Voici une petite pépite, une « toute petite » par son nombre de pages… elle ne compte malheureusement que 176 pages de plaisir ! Il s’agit du premier roman d’Anne-Sophie Moszkowicz, et oui, à mi-lecture, je découvre avec déception qu’il me faudra attendre un deuxième roman et donc patienter pour retrouver la résonance des mots de cette auteure. Il existe, sans nul doute, des livres pour lesquels votre ressenti a été plus puissant que pour d’autres, des livres qui ont trouvé écho en vous en fonction de la période où vous vous êtes plongés dedans. N’oublie rien en chemin sera définitivement l’un d’eux pour moi, comme Le Nouvel Amour de Philippe Forest a pu l’être il y a quelques années.
Suite au décès de sa grand-mère paternelle, Sandra se voit confier ses lettres et ses Moleskine – carnets ô combien célèbres pour tous les amateurs de notes, de jolies phrases ou de morceaux de vie. À 40 ans, Sandra découvre des fragments de la vie de Rivka dont elle ne savait rien ou presque, notamment les détails de sa vie durant l’Occupation. Mais en s’immisçant dans la mémoire de Rivka, c’est dans sa propre histoire qu’elle va inévitablement replonger. Il y a plus de quinze ans, Sandra a vécu trois mois à Paris, une période courte mais intense qu’elle ne peut oublier. C’est dans la capitale, à l’aube d’une nouvelle vie, qu’elle va faire la rencontre d’Alexandre qui chamboulera toutes ses certitudes. Les mots de Rivka vont la pousser à fouiller le passé, à rouvrir un livre qu’elle avait décidé de refermer pour de bon.
« Il me consolait en silence. Unique façon de consoler les endeuillés, parce que les paroles crèvent les cœurs plus qu’elles ne les pansent. »
N’oublie rien en chemin – Anne-Sophie Moszkowicz
La thématique de l’héritage parfume tout ce roman. L’allusion, en quatrième de couverture, à la Seconde Guerre Mondiale m’a d’emblée attirée mais il ne s’agit absolument pas d’un nouveau roman sur cette guerre ; l’histoire de l’Occupation y est abordée mais seulement par de petites touches délicates. Cette part de l’Histoire n’est pas le propos mais bien la toile de fond grâce à laquelle l’auteure nous offre un roman empreint d’émotions et de questionnements. Qui ne s’est jamais interrogé sur ce qu’aurait été sa vie si il avait choisi de rester au lieu de partir, de rappeler au lieu de tourner la page, de choisir la difficulté plutôt que la facilité … Et au final cette question qui restera perpétuellement en suspens : est-ce que j’ai fait le bon choix ?
« Le monde autour de nous effaçait notre pudeur. Être à deux nous faisait oublier les sourcils en circonflexe et les regards obliques. Il fallait bien nous tenir l’un à l’autre pour ne pas tomber. Si le métro est tout en tangage et secousses, c’est pour le rapprochement des amoureux, rien d’autre. »
N’oublie rien en chemin – Anne-Sophie Moszkowicz
N’oublie rien en chemin, à la fois doux, original, touchant et passionnant a vraiment fait écho en moi. La période que je vivais était propice aux souvenirs, la manie de tout mettre noir sur blanc m’est également familière, je ne pouvais donc que me retrouver dans ce récit. N’y cherchez pas d’actions ni d’aventures, il s’agit plus d’une réflexion romanesque sur soi et sur ce que l’on transmet aux autres. Si vous n’étiez pas encore séduits par le contenu, vous le serez indiscutablement par le vocabulaire riche d’Anne-Sophie Moszkowicz, par sa plume douce et poétique mais aussi par les sentiments qu’elle nous livre sur un plateau … qu’il n’y a donc plus qu’à déguster !
© Image d’entête – Shutterstock | Old Letters
Ton article donne tellement envie de lire ce livre !
Merci pour la découverte :)
Merci pour le compliment … ;-) et oui il ne faut surtout pas hésiter!
Oh ! Plus que tentant !
Alors laisse-toi tenter …
Je l’ai reçu, il y a quelques jours, et j’ai hâte de le lire ! :)
Très jolie chronique en tout cas.
Merci … J’espère que ta lecture sera aussi belle que la mienne!