Demande-moi pardon, thriller de Michael Robotham paru aux éditions JCLattès, sans être particulièrement novateur, offre un agréable moment de lecture.
Piper et Tash, deux amies adolescentes que tout oppose, disparaissent ensemble un Dimanche matin, à Bingham. L’enquête, bien qu’elle fasse beaucoup de bruit dans les médias, reste irrésolue. Piper et Tash sont introuvables. Fugue ? Enlèvement ? Meurtre ? Personne n’a de réponse. Alors le temps passe et fait son office. Les journalistes quittent Bingham. Les policiers travaillent sur de nouvelles enquêtes. L’affaire est enterrée et Piper et Tash oubliées…
Trois ans plus tard, au cours d’un blizzard particulièrement violent, un double meurtre est commis dans la ferme où vivait Tash autrefois. Un suspect, présent sur les lieux du crime, est arrêté. Il dit avoir aperçu une jeune femme courir pieds nus dans le blizzard. Une jeune femme poursuivie par un homme des neiges… Est-il fou ? La police, impuissante à comprendre cet homme, fait appel à un psychologue renommé, Joe O’Loughlin. Bien qu’il soit à la retraite, il ne résiste pas à l’envie d’aider la police. Qui sait, les deux jeunes femmes sont peut-être encore en vie… ?
Ancien journaliste d’investigation, on sent que l’auteur maîtrise son sujet. Il noue une intrigue finement ciselée, qui ne laisse rien au hasard et nous tient en haleine. Tout est si crédible – les piétinements de l’enquête aussi bien que ses avancées – qu’il arrive à nous perdre de fausses pistes en fausses pistes. Dans Demande-moi pardon, pas d’indices qui tombent du ciel. Pas de révélations chocs. Tout est cohérent, mesuré et découle d’un cheminement logique. La progression de l’enquête repose surtout sur l’intuition et la clairvoyance du psychologue. Il apporte un regard nouveau sur l’affaire. Un regard éclairé. Le regard d’un homme qui n’étudie pas les cadavres, mais s’intéresse aux vivants. D’un homme qui cherche des indices dans leurs gestes, dans leurs postures, dans leurs paroles et dans les émotions qui se lisent sur leurs visages – et non sur des scènes de crime.
L’auteur croque des portraits de personnages aux fêlures profondément humaines. Chacun d’eux possède cette petite souffrance, cette angoisse ou cette faiblesse qui vous ramèneront à vos propres expériences. L’auteur prend le temps d’écrire leurs histoires. Leur mal-être et leurs doutes, que chacun exprime d’une manière différente. Leurs aspérités leur confèrent une belle profondeur…
Demande-moi pardon ne révolutionne pas le genre, mais il propose un thriller addictif vu à travers le prisme d’un psychologue et d’une victime – plutôt que celui d’un enquêteur. Tour à tour dans la peau du psychologue et de Piper, on vit véritablement cette affaire, on s’investit émotionnellement… Une lecture captivante !
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