Je ressors d’une séance de cinéma particulièrement éprouvante et je ressens le besoin de vous parler de ce film « coup de poing » que je viens de visionner. « Coldwater », réalisé par Vincent Grashaw, dérange, heurte les sensibilités – dans les pires moments, on ferme les yeux très fort pour ne plus voir – mais c’est un film magistral et indispensable ! Pas de censure, pas de tempérance, la vérité, brutale et choquante, est jetée aux yeux du spectateur sans pudeur. Un avertissement fondé alerte le spectateur sur le caractère violent et dérangeant de ce film : ceux qui choisissent d’aller au delà de l’avertissement se confrontent à l’horreur…
Coldwater est un camp de redressement Américain pour mineurs, isolé de tout, livré à lui-même et géré d’une main de fer par un ancien militaire impitoyable. Tous les moyens sont bons pour « endurcir » ces jeunes délinquants et les remettre dans le droit chemin : tortures, humiliations, maltraitance… Les autorités locales s’en désintéressent et les sévices subis par les détenus ne franchissent pas l’enceinte du camp : un silence absolu dissimule les agissements atroces de Coldwater. Brad fait partie du convoi des dernières « recrues » pour deal de drogues. Rapidement, il prend conscience que seules deux alternatives s’offrent à lui : se laisser abattre et mourir ou résister et survivre.
De fréquents flash-back enrichissent le récit et apportent un éclairage sur la vie du personnage principal. Le spectateur assiste à sa lutte lente et quotidienne contre cette condamnation punitive disproportionnée, mais voit cette lutte ponctuée de souvenirs : certains légers et heureux, d’autres douloureux et cruels. Brad n’est plus qu’un vulgaire souffre douleur : il est un homme habité de sentiments, d’émotions, il a une histoire. Une histoire à défendre, à sauver.
Ce film juste et poignant évoque l’inhumain dans des scènes explicites d’une violence insoutenable. Un sentiment de révolte naît de cette dureté, de cette négation de la vie humaine. Dans cet enfer où les valeurs sont piétinées et les dignités massacrées, la soumission et l’obéissance aveugle deviennent un sauve-conduit. Dans ce lieu de souffrance qui s’efforce de transformer les hommes en bêtes sauvages, difficile de garder un semblant d’humanité…
Un film intense et dur qui ne laisse pas indemne mais qu’il faut voir.
Oh il est dans ma liste à aller voir !
Tu avais vu le précédent film du réalisateur (Bellflower) ?
Non pas vu ! Il est aussi bien ?!
Je ne connaissais pas mais ça a l’air intéressant.
Bonsoir ! Ce film, je l’ai vu hier soir et pour être honnête, j’ai du détourner les yeux deux fois alors que d’habitude, je ne suis pas du genre à être dérangée pour ce genre de scènes mais là … Ce moment de torture que subit l’ami de Brad m’a obligé à détourner les yeux tellement c’était trop fort pour moi… Je suis une grande fane de littérature mais j’aime tout autant les films… J’ai une longue liste de films vus et je peut vous assurer que celui ci est peut être un des plus réalistes que j’ai vu… Y’a eu pour ma part un autre film que j’ai beaucoup aimé pour cette réalité, c’est La vie est belle de Roberto Begnini, SPOIL DU FILM LA VIE EST BELLE, J’EN RACONTE L’HISTOIRE, DONC SI VOUS VOULEZ VOIR SANS CONNAÎTRE L’HISTOIRE, NE CONTINUEZ PAS A LIRE JUSQU’À LA PROCHAINE MAJUSCULE !!!! Il raconte l’histoire d’un homme qui fait la cour à une maîtresse d’école, ils vont avoir un fils, Giosue (qui se prononce Josué). La famille vit heureuse jusqu’au jour où ils sont arrêtés et emprisonnés dans un train qui va les mener vers un camp de concentration pour Juif. Dora, la femme de Guido et mère de Giosue est séparée de son mari et de son fils. Guido fait alors croire à son fils qu’ils sont dans un jeu et qu’ils faut amasser 1000 points pour gagner, et que le gagnant gagne un char d’assaut (Josué est fasciné par les chars d’assaut). Chaque jour, le père va inventer des histoires pour éviter à son fils l’horreur du camp de concentration … A la fin du film, en voulant aller voir sa femme, guido se fait tué, mais avant, il a caché son fils dans une « petite armoire avec un trou au niveau des yeux » et lui a fait promettre de sortir de sa cachette si et seulement si il n’entendait plus un bruit et ne voyait plus personne. Le petit garçon l’écoute et sort de sa cachette quand le camp est désert. Il a été déserté peu de temps avant. Alors qu’il ne savait pas quoi faire, par où aller pour trouver son père, Josué tombe nez à nez avec un gros char d’assaut anglais… Il pense alors qu’il a gagné et se dit que ce char est pour lui. Le soldat anglais, le fait monter sur son char et l’emmène avec lui. Ils dépassent alors les juifs qui sont partis du camp et c’est alors que Josué voit sa mère… Il court vers elle en criant « On a gagné, on a gagné ! » Sa mère, heureuse de l’avoir retrouvé répète « Oui, on a gagné.. » La scène finale montre la mère et le fils s’enlaçant tout en rigolant avec la voix d’un Josué plus vieux qui raconte que son histoire s’est passée comme ça, que grâce à son père il n’a pas connu l’horreur qu’ont connu ces juifs..
FIN DU SPOIL
Pour en revenir à coldwater, je trouve que ce film est étonnamment bien, les acteurs ont été bien choisi, les paroles sont ressenties et l’histoire est cohérente, ce qui n’est pas le cas de tous les films qu’il m’a été donné de voir… Pour finir, je souhaite remercier cette libraire, elle me permet et elle m’a permis de découvrir de nombreux livres ou films qui m’ont énormément plus…
Merci Apolline pour ton commentaire, il me va droit au cœur. Tes retours me touchent beaucoup et je suis ravie d’avoir pu te faire découvrir de belles choses.
J’avoue avoir aussi détourné le regard et notamment pendant la scène dont tu parles…
J’ai vu La vie est belle il y a bien longtemps et c’est un film magnifique. D’ailleurs tu me donne envie de le revoir.
Je l’ai enfin vu. Je suis un peu déçu par rapport à ce qui se fait dans ce genre cinématographique. Les Films « Scum » et « Dog Pound » étaient bien plus percutants. Celui ci, malgré certaines duretés semble lissé.