Ils sont connus de tous. Ils nous font rire, nous égaient. Amusent les enfants avec leur nez rouge et leur air ridicule. Je parle bien sûr des clowns, ces individus grotesques qu’on adore. Mais, au détour d’une lecture, j’ai croisé la route de Pietrolino. Et sa destinée cruelle m’a émue. Alexandro Jodorowsky et Olivier Boiscommun ont uni leur savoir-faire pour façonner un personnage complexe, torturé et touchant.
Sous la tyrannie Allemande, le mime Pietrolino, Simio son fidèle acolyte et l’envoûtante Colombella produisent des spectacles subversifs tournant le nazisme en dérision. Des représentations fort appréciées du public. Jusqu’à ce que… Une journée comme les autres, un bistrot quelconque, un barman collabo, une traîtresse arriviste et le sort de Pietrolino est scellé. Ses mains sont détruites à grands coups de bottes. Avec la perte de l’usage de ses mains il devient incapable d’exercer son art. Ce sont ses rêves qui se brisent, son avenir qui s’écroule. Et l’amour de sa vie qui s’échappe…
Il éprouvera par la suite la rudesse d’un camp de prisonniers, les humiliations à répétition, l’impuissance. Désillusions amoureuses et désillusions professionnelles sont autant de plaies qui créeront de profondes entailles dans son âme, dans son cœur. Souffre-douleur des Allemands et des femmes, victime des injustices de la vie, c’est un homme amer et meurtri que le lecteur découvre…
Depuis les coulisses du cirque, le lecteur assiste à la déchéance de Pietrolino, puis à sa réhabilitation. Mime déchu privé de ses mains, il enfilera des gants de boxe et s’illustrera comme le clown frappeur au sein d’une troupe itinérante. Une alternative séduisante et une notoriété croissante mais toutes deux insuffisantes pour effacer les blessures anciennes.
C’est une histoire profondément poétique, magique et mélancolique que nous livrent Alexandro Jodorowsky et Olivier Boiscommun. Un récit sensible et touchant. Les traits marqués et anguleux des personnages accentuent leurs émotions, leurs souffrances, et pour certains, leurs vices. Leurs visages expressifs et ravinés appellent l’empathie du lecteur. Comment ne pas succomber à l’air malheureux de Pietrolino ?
J’adore Boiscommun ! Je note du coup, ça donne envie !
J’aime beaucoup Boiscommun aussi, même si les scénarios qu’il fait lui-même me laisse parfois perplexe ^^ Alors je note cette BD pour voir ce que ça donne =)
Je ne connaissais pas du tout. Les dessins sont superbes et l’histoire très attirante. Merci pour cette découverte.
Je suis toujours fasciné par le dessin de Boiscommun.
L’histoire me donne vraiment envie de découvrir cette bd ! Merci !!
La couverture de l’album est superbe ! Je note !