L’histoire entre la bande-dessinée « Violette Nozière Vilaine Chérie » et moi a débuté par un regard. Mes yeux se sont posés sur elle et j’ai su qu’il fallait que je la lise. Au contact de mes doigts, cette bande-dessinée est d’une douceur enivrante et elle est parée d’une couverture divinement sensuelle. J’ai croisé le regard profond de cette belle et mystérieuse femme, et j’ai eu envie de connaître son histoire…
Mais au final, ce récit ne s’est pas tout à fait révélé à la hauteur des beaux atours de la bande-dessinée. Au delà d’un graphisme doux et charmeur, c’est une histoire douloureuse, incompréhensible et authentique que l’auteur nous jette en pleine face. L’histoire de Violette Nozière, une jeune femme criminelle qui fit parler d’elle dans les années 30. Issue d’une famille modeste, elle fait montre d’un comportement dérangeant : mythomane, voleuse, manipulatrice, femme facile, rien ne lui semble trop mauvais pour parvenir à ses fins. C’est une jeune femme sans scrupules, sans limites et rien ne l’arrête. Le respect, la décence, l’intégrité, la bienveillance, tant de belles valeurs qui lui sont inconnues… Mais quelles fins veut-elle atteindre ? De beaux habits, de beaux hommes à faire défiler son bras, des regards envieux… Elle aime parader et être remarquée et elle s’invente une vie de rêve, de mensonges. Elle va aller loin, très loin – trop loin – pour cette superficialité puérile, jusqu’à commettre l’irréparable…
Qu’on se le dise : je n’ai pas été attendrie par cette femme torturée, j’ai juste été choquée. Choquée et désarçonnée par les comportements et les actes de cette femme perverse, calculatrice et profondément malhonnête. Je ne peux pas en imputer la faute à cette bande-dessinée qui ne fait que retranscrire avec fidélité et talent cette affaire. Mais l’infamie de cette femme m’a révoltée. Une question s’impose à moi : comment peut-on en arriver là ? Que peut-il se passer dans l’esprit d’un être humain pour qu’il se comporte d’une manière si abjecte ?!
Cette histoire brutale et cruelle est étonnement – mais parfaitement – illustrée par un graphisme feutré d’une grande douceur, d’une grande délicatesse. Des teintes pâles et délavées sont utilisées pour accentuer la tension et le malaise provoqués par Violette Nozière. Les expressions et regards des personnages sont très éloquents, et le rendu général du graphisme est vraiment sensible et époustouflant.
Si j’ai aimé ? Je ne sais pas. En tout cas, cette histoire m’a heurtée et ne m’a pas laissée indifférente…
Cela a l’air étrange… Mais je trouve les dessins beaux…