Comme beaucoup d’autres blogueuses et blogueurs, j’ai eu l’opportunité (merci aux éditions Seconde Chance) de découvrir le livre « Un monde idéal où c’est la fin » de J. Heska, livre voyageur arrivé gratuitement dans ma boîte aux lettres. Ne connaissant ni cet auteur ni ces éditions et n’étant habituellement pas une grande lectrice de nouvelles, j’étais curieuse de sortir de mes sentiers battus et de lire ce titre. Grand bien m’en a pris car cette lecture détonante m’a ravie.
Les nouvelles sont très brèves – une demi-page, une page ou deux pages grand maximum – et ce choix de format est idéal, il rend la lecture fluide et plus percutante. La construction du roman est cohérente, chaque nouvelle est dotée de son titre, de sa chute et est ponctuée par un petit refrain récurrent… La lecture est limpide et vraiment très plaisante.
Les nombreux thèmes d’actualités abordés incite le lecteur à réfléchir et à se poser des questions. Avec une plume incisive et une imagination débordante, J. Heska s’interroge sur tous les risques – certains absurdes et originaux, d’autres concrets et réellement menaçants – encourus par notre planète et par l’Homme. Il les passe en revue, un à un, à l’aide de phrases mordantes et caustiques, mêlant à la fois humour et gravité. Il nous dresse un très grand nombre de situations apocalyptiques ou post-apocalyptiques insoutenables, qui nous font apprécier notre petit confort banal et quotidien : une bonne douche, un bon repas, un bon lit, du chauffage, de l’eau potable, tous ces petits bonheurs qu’on considère comme acquis et dont on ne réalise pas l’importance. J. Heska nous ouvre les yeux en mettant en scène des cas où l’équilibre du monde est bouleversé, où tous les codes ont disparu, où la menace rôde à chaque porte, à chaque coin de rue, où la lutte pour la survie devient une nécessité. Préparez-vous au pire. Il peut apparaître sous la forme de poireaux rendus fous et dévoreurs d’humains à cause des OGM, d’enfants extra-terrestres mal élevés, de zombies, de robots, ou simplement être le fruit de la bêtise humaine…
J. Heska est un de ces auteurs qui maîtrisent très bien la langue française et la ponctuation. Aucune lourdeur ni maladresse ne vient alourdir son style chantant et harmonieux. Il manie l’ironie, le second degré et l’humour noir à la perfection et nous offre un recueil grinçant, tantôt sérieux, tantôt absurde. Employant différents tons et différents sujets, il parvient à faire passer ses messages avec efficacité. Ce petit roman est une réussite, un petit OVNI littéraire ! On sourit, on panique, on s’horrifie, on fulmine et on rougit.
Quelques bonnes raisons de lire « Un monde idéal où c’est la fin ». Vous pouvez les trouver dans leur intégralité sur le site de J. Heska.
« Parce que vous pourrez vous en servir pour emballer le caca du chat quand vous aurez arraché les feuilles de Pourquoi les gentils ne se feront plus avoir et de On ne peut pas lutter contre le système.
Parce que c’est un roman inventif, bourré d’histoires originales, drôles, tragiques ou absurdes. Et qu’il y a du cul.
Parce que quand je serai un auteur connu et reconnu, vous direz « mouais, je connaissais, j’aimais bien au début, puis quand il a sorti Les extra-terrestres nazis VS la pieuvre géante zombie, je me suis un peu lassé… ».
Parce que le roman évoque la fin de la monde, et que la fin du monde, c’est un sujet dont personne ne parle jamais.
Parce que si c’est vraiment la fin du monde, vous serez bien content de pouvoir dire « soooooo prévisible… ».
Parce que ça parle de poireaux découpeurs de cervelles. »
Après ton paragraphe bonus, je ne sais plus trop quoi penser ;). En tout cas j’en ai déjà attendu parler sur d’autre blog et ce livre n’a pas l’air mal !
Je n’ai pas été aussi emballée que toi mais surtout à cause du format nouvelles…