Un trajet en TER, Istres-Marseille, Marseille-Istres. Le bercement quotidien de la ligne de chemin de fer. Un paysage qui ne change pas, défilement immuable d’immeubles, de tags, puis de pins, de viaducs, de ponts, de tunnels… et toujours la Méditerranée en toile de fond. Les mêmes gares et les mêmes arrêts, qui ponctuent le voyage.
Et Jeanne, toujours assise à la même place, tout au fond du train. Jeanne, ses fantômes, ses démons, sa solitude. Sa douleur, ses angoisses. Jeanne, invisible, transparente, spectatrice de sa propre vie. Partagée entre une mère envahissante et un travail monotone au secrétariat du commissariat. Une mécanique bien huilée qui s’enraye le jour où Jeanne trouve, dans le train, une lettre qui lui est destinée. Signée Elicius.
Elicius, un mystérieux pseudonyme que s’est choisi, elle le comprend bien vite, le tueur en série que le séduisant capitaine Esposito traque sans relâche – et surtout, sans succès. Commence alors une correspondance qui fera naître en Jeanne des sentiments contradictoires. Les mots d’Elicius, parfois tendres, passionnés, mélancoliques, sensibles – des mots que Jeanne n’avait jamais entendus et qui éveillent en elle des émotions inconnues – puis, à d’autres moments, violents, brutaux, haineux, bouleversent la jeune femme. La frontière entre le Bien et le Mal est ténue et Jeanne, heureuse d’exister enfin aux yeux de quelqu’un, est alors en proie à un profond tiraillement : écouter sa raison et dénoncer Elicius ou écouter son coeur et le protéger… ?
Terminus Elicius est le premier thriller de Karine Giébel. Sans égaler l’excellence de ses autres titres – Meurtres pour rédemption, Juste une ombre, Purgatoire des innocents, Maîtres du jeu, Jusqu’à ce que la mort nous unisse – il témoignait déjà des qualités d’écriture tant appréciées chez l’auteur : sa prose rythmée et incisive qui installe une tension psychologique palpable, un scénario bien ficelé qui tient en haleine et une poignée de personnages profondément torturés qui exercent une étrange fascination et nous mettent face à nos propres contradictions…
Un premier roman forcément moins abouti que les suivants. A lire si vous souhaitez découvrir l’oeuvre de Karine Giébel. Si vous êtes un inconditionnel de l’auteur, Terminus Elicius vous offrira un bon moment de lecture, mais attention toutefois à ne pas en attendre trop…
Oh !! J’ai très très envie de le lire ce livre maintenant xD J’apprécie que tu nous dises en toute franchise que c’est pas son meilleur, mais comme c’est son premier et que j’adore cette auteure, ça m’intéresse de le découvrir :D
Oui, surtout que ça reste du Giébel et donc c’est quand même savoureux ! ;)