Le talisman des Midolcans de Jean-Blaise Djian, Sébastien Corbet et Adélaïde Camp est une petite découverte inattendue – de celles qui nous prennent par surprise et nous émeuvent. On ouvre la première page sans trop y croire et là, la magie opère instinctivement… Cette bande-dessinée est une jolie lecture aux vertus apaisantes. Douce, tendre et chaleureuse. Une petite éclaircie dans une journée maussade.
Le trio a su allier simplicité et sensibilité pour narrer l’histoire de la délicate Geneviève Tomate. Du légume, elle n’a que le nom, la rondeur et la fraîcheur. Élevée par ses grands-parents depuis le décès tragique de ses parents lors d’un hold-up, elle est une petite fille curieuse et solitaire. Sur les conseils de Monsieur Kelinto, un mystérieux libraire, elle découvre et s’éprend de la trilogie « Le Seigneur des Anneaux », que l’on ne présente plus. Envoûtée, elle se met alors en tête de devenir romancière… Sur la route des vacances, les premiers chapitres s’esquissent dans son imagination…
Le talisman des Midolcans est un petit bijou vibrant d’émotions. Il est très court – 32 pages ! – mais il parvient à capter l’attention du lecteur. Imprégné de l’amour familial réconfortant de la famille Tomate, on part à la conquête des rêves de Geneviève. Elle trouve refuge dans son imagination pour fuir le vide provoqué par la disparition de ses parents et c’est avec délice qu’on l’accompagne dans son aventure extravagante.
Sébastien Corbet et Adélaïde Camp ont collaboré et se sont partagés le travail pour donner vie à cette belle histoire. Deux styles graphiques différents sont accolés pour distinguer deux univers. Il illustre la réalité à l’aide de traits bruts et épais, et lui donne toute sa consistance avec des couleurs mates et unies. Elle représente le rêve de Geneviève en le parant de couleurs nuancées et lumineuses, et utilise un trait plus aérien, plus fin, pour lui donner son caractère éphémère et chimérique. Ces deux pattes graphiques s’accordent et une belle harmonie émane de cet album.
Le talisman des Midolcans est une petite pépite à découvrir !
Et puis de toute façon cette papeterie est trop moderne pour moi ! Je ne suis pas quelqu’un de moderne ! Je déteste le moderne ! La boutique de Monsieur Kelinto est à deux pas d’ici… Quan Yves était gosse, c’est chez ce bon vieux Monsieur Kelinto que j’achetais ses crayons et ses cahiers. Il est la preuve vivante qu’on n’est pas obligé d’être « moderne » pour exister !
– Figurez-vous que c’est la lecture des livres que vous m’aviez recommandé de lui acheter, l’autre jour, « Le Saigneur des Moineaux », je crois, qui lui a donné envie de devenir romancière… Ah, je vous jure, ces jeunes ! Ils doutent de rien !
– Avoir des rêves est la plus belle partie de la vie, madame Tomate ! Et la vie est bien plus agréable si on tente d’aller à la rencontre de nos rêves…
Han, mais il me le faut cet album, pas possible autrement !