Le soir, quand le rideau de la librairie tombe, quand l’obscurité imprègne les lieux, quand le dernier témoin vient de tourner le dos, que se passe t-il ? Sous les couvertures de Bertrand Guillot construit un récit extravagant autour de ces interrogations. Et si les livres prenaient vie ? Si ces livres – ceux que l’on touche, sent, feuillette, achète ou repose, et les autres, les laissés-pour-compte, ceux que l’on ignore et qui trônent sur leurs étagères dans l’attente des retours puis du pilon – avaient une âme, des sentiments, des désirs et des angoisses ? Une personnification des livres, une idée originale et alléchante ! Une bataille rangée entre les best-sellers et les anonymes, excitant ! Ce n’est plus un mystère, je suis libraire. Alors ces élucubrations avaient tout pour me plaire, du moins le croyais-je !
L’activité de la petite librairie du quartier s’essouffle. Le vieux libraire – découragé par la soupe littéraire qui lui est servie chaque année et dépassé par la modernité croissante du monde qui l’entoure – ne parvient plus à faire vivre son commerce. A l’heure où le client se fait rare et trop exigeant, où les liseuses fleurissent sur le marché et où le Géant Américain anéantit le commerce indépendant du livre, il refuse de s’adapter à son époque et de se conformer à ses exigences. Et Sarah, sa petite apprentie, jeune et dynamique, n’arrive pas à imposer ses idées novatrices…
Alors le schéma se répète, inlassablement : les nombreux cartons de nouveautés envahissent l’espace et les ouvrages neufs et rutilants chassent les précédents, vieillissants et indolents. Mais en cette fin de semaine, les livres invendus préfèrent réagir. Sous la menace des cartons de retours – prêts à les accueillir dès Lundi pour les mener droit au pilon – ils fomentent une révolution pour prendre d’assaut la table privilégiée des best-sellers.
« Sous les couvertures » est une réflexion juste et lucide sur le monde du livre, sur les dangers qui le menacent et sur l’hégémonie du numérique. Le propos est pertinent et traite d’une problématique grave et actuelle, mais il lui manque malheureusement l’étincelle nécessaire pour en faire un excellent roman. La légèreté et l’humour de l’auteur permettent de passer un bon moment, mais pas d’approfondir les réflexions… Quelques scènes souffrent de longueurs : les chamailleries des livres auraient gagnées à être moins puériles et plus censées. Dommage que les livres aient été dotés de défauts et de traits de caractère trop humains… on les aurait appréciés plus subtils. Finalement, on reste en surface, on survole les questions sans vraiment les creuser.
« Sous les couvertures » est un roman agréable et distrayant, mais il manque d’épaisseur à mon goût.
« Les livres portaient les espoirs démesurés et les doutes abyssaux de leurs auteurs, ce qu’ils avaient vécu et ce qu’ils auraient aimé vivre, ainsi que d’infimes morceaux d’âme dont ils n’avaient pas conscience. Ils portaient aussi l’amour et les calculs de l’éditeur, les fuites du stylo et les pannes d’ordinateurs, les plaques de l’imprimeur et la colle du relieur qui en bout de chaîne leur donnait vie. »
Il m’intriguait pas mal celui-ci mais j’avais peur que justement les livres aient ce côté bien trop humain, trop « gamin ».
Du coup, j’hésite un peu à le tenter… Enfin, je suis certaine que je le tenterai probablement. Maintenant, il sera probablement moins prioritaire ^^
Je n’avais jamais entendu parler de ce livre. Il pourrait être intéressant de le lire…
Je trouve le sujet intéréssant et je suis curieuse de voir comment l’auteur l’a traité. Le résumé est attrayant ; ça annonce un petit livre plein d’humour et de fraicheur. C’est dommage que tu ne l’ais pas trouvé assez developpé!
Agréable et distrayant, je pourrais en rester là aussi ;)
Mais le sujet est vraiment original je trouve et la réflexion sur la situation de la librairie sonne juste.
Il est partout ce livre ! Il faut que je me le procure !
Nous avons eu exactement le même ressenti ! Un livre pertinent qui souffre de quelques longueurs, exactement çà oui ! :)
J’ai lu un avis un peu plus positif sur un autre blog. Je l’ai ajouté à ma wishlist. Du coup je suis encore plus curieuse de savoir ce que je vais en penser.
D’accord avec toi, un peu lent, des longueurs, et il manque un petit quelque chose.
Le thème est pertinent mais je n’ai pas accroché. :/