Vous avez peut-être remarqué que j’ai posté peu de chroniques cet été. C’est normal. Cet été, après dix années de vie citadine, je me suis installée à la campagne et ça a accaparé une bonne partie de mon temps – et de mon esprit. J’ai lu, un petit peu. Sans trop réussir à me concentrer, cependant. Je me suis dirigée vers des lectures légères et divertissantes, car seul ce type d’histoires a réussi à conserver mon attention plus de quinze minutes.
Cet été, fait assez rare, j’ai reposé plusieurs livres exigeants. J’interromps rarement mes lectures, j’aime aller au bout des choses. Mais force est de constater que, parfois, l’envie n’est pas là… absorbée par différents projets professionnels et personnels, je n’étais tout simplement pas “disponible” pour certains romans.
Alors, le bilan lecture de l’été ?
J’ai entamé l’été avec Les Seigneurs de Bohen de Estelle Faye et… même si j’ai passé un bon moment avec ce récit, il ne m’a pas captivé autant que je l’espérais. Pendant une bonne partie du roman, je me suis demandée où l’auteur cherchait à nous emmener. Nous suivons toute une kyrielle de personnages, certains très attachants, d’autres inquiétants, d’autres franchement agaçants. Estelle Faye a construit des protagonistes tout en nuances et c’est la grande force de ce roman. On se prend d’intérêt pour leurs histoires, on aime découvrir leurs motivations, leurs valeurs, leurs convictions. On suit leur évolution et leurs interactions avec fascination. En revanche, l’intrigue… est finalement assez inexistante. Elle se résume en une ligne : quelques individus, des hommes et des femmes, vont renverser un empire. Ni plus ni moins. Le contexte n’est pas suffisamment développé, on en apprend trop peu sur l’univers des Seigneurs de Bohen et certaines explications sont amenées un peu rapidement… Une lecture en demi-teinte.
Cet été, j’ai enfin découvert le fameux Franck Thilliez, un maître incontesté du polar. Est-ce que j’en attendais trop ? Peut-être. J’ai lu Fractures, et bien que ce récit m’ait captivée et surprise par moments, il ne m’en restera, je le crains, qu’une trace éphémère… Je ne suis, en général, pas une flèche en matière de déduction, je devine rarement qui sont les coupables et me laisse surprendre par le moindre retournement de situation. Mais il y a là des choses que j’ai comprises… bien trop vite à mon goût. Dans Fractures, nous faisons la connaissance d’Alice, une jeune femme… quelque peu instable. Après une année de thérapie, son psychiatre s’apprête à lui révéler les fruits de son travail. Mais, suite à une séance “particulière” qui dérape, des événements étranges et inquiétants se succèdent dans le sillage d’Alice… Quelles horreurs le psychiatre a-t-il fait remonter à la surface ?
Malgré une bonne intrigue, il manquait une petite étincelle à ce roman pour me le rendre plus mémorable ! Vite dévoré, vite digéré !
J’ai poursuivi avec un autre polar, Chiens de sang de Karine Giébel. Fidèle à elle-même, Karine Giébel m’a offert une lecture glaçante, terrifiante, impossible à lâcher avant la fin ! On y suit chaque minute de deux traques mortelles. Deux endroits différents, des chasseurs différents, des proies différentes. Quant aux motivations de ces traques ? Je vous laisserai le plaisir – ou le déplaisir, devrais-je dire – de les découvrir ! Chiens de sang vous entraîne dans une épuisante et terrible course contre la mort. C’est atroce, mais le pire, c’est qu’on en redemande… !
Bon, on arrive au sujet épineux de cet article. Système de Agnès Michaux, mon premier abandon de l’été. C’est avec enthousiasme que je me suis lancée dans ce roman. Un frère, une soeur, tous deux orphelins de mère depuis l’enfance. Tous deux forcés de grandir et de se construire, malgré l’absence, malgré le manque. Tous deux bancals, à cause de ce vide en eux, qui les ronge. Un sujet qui fait écho à ma vie personnelle. Des personnages dans lesquels j’avais envie de me reconnaître, de me projeter. Ça partait bien !
Mon enthousiasme a pourtant été vite douché. J’ai été gênée par le traitement du deuil dans ce roman. Gênée par ce que sont devenus les personnages. Gênée par leur déséquilibre. Gênée par leur étrange relation fraternelle. Gênée par cette fracture énorme dans la construction du récit. J’ai abandonné à mi-parcours, par manque de repères, manque de compréhension, manque d’intérêt.
On enchaîne sans transition avec mon second abandon estival, La messagère du ciel, le premier tome de la série Les Dieux Sauvages de Lionel Davoust. Si j’ai abandonné le précédent sans scrupules, celui-ci m’a causé quelques remords. Je me suis accrochée pendant plus de deux cents pages. Mais quand je me suis rendue compte que je devais systématiquement me faire violence pour m’y plonger, j’ai préféré arrêter les frais. Pourtant, le livre est, je pense, très bon. L’univers que développe Lionel Davoust est riche et complexe. Mais peut-être trop pour moi à ce moment précis de mon existence. La complexité ne m’arrête pas en général. Mais mon attention était frivole cet été, et, au lieu de se concentrer sur ma lecture, mon esprit divaguait sans cesse. C’est donc un abandon provisoire je pense. J’y reviendrai peut-être plus tard, car Mériane, son indépendance et son impertinence m’ont bien plu !
Deux abandons. Aïe. Pour redémarrer il me fallait une lecture savoureuse et prenante. J’ai alors retrouvé mes délicieux compères Locke Lamora et Jean Tannen pour une nouvelle aventure des Salauds Gentilshommes ! Cette série est rythmée, drôle, légère, les événements s’enchaînent, les réparties cinglent, aucun temps mort, c’est une série qui se dévore !
Chiens de sang me tente bien. Et j’ai la série les salauds gentilhomme dans ma PAL depuis presque un an maintenant mais je ne sais pas pourquoi j’ai du mal à m’y mettre… Peut-être parce qu’elle sort de ma zone de confort.
J’ai lu pas mal de livres pour la rentrée littéraire et j’en ai profité pour lire des romans jeunesse ou des pavé que je n’ai pas toujours le temps de lire quand je travaille. La rentrée approchant, mon rythme de lecture va clairement ralentir et ça me peine beaucoup. J’espère que l’air de la campagne te convient. Beau changement de vie !
Les abandons font partie d’une vie de lectrice, le principal est de ne pas trop les enchaîner et de rapidement rebondir après un livre décevant ;)
Bonsoir Johanne :) J’ai adoré Chiens de sang ! Au passage j’aime beaucoup ton nouveau logo !!!
Merci Olivier, contente qu’il te plaise ! :)
Je vais bientôt commencer Morsures de l’ombre de Giébel, tu l’as lu ?
Dommage pour le Lionel Davoust, celui-ci me fait très envie, j’espère qu’il passera mieux qu’avec toi !
Mais tu es en effet en très bonne compagnie avec Locke et Jean pour te rattraper :D
Je suis bien curieuse de connaître ton avis sur La messagère du ciel ! Je pense qu’il va te plaire, je n’étais juste pas dans le mood je crois…