Le livre est posé à plat devant vous. Fermez les yeux, laissez-vous envahir par les odeurs… le sentez-vous, le parfum de l’hellébore ? La sentez-vous, cette douce effluve d’humanité, de générosité, de sensibilité, qui vient chatouiller votre nez ? Sentez-vous comme elle caresse, apaise, émeut ? Si vous ouvrez Le parfum de l’hellébore de Cathy Bonidan, c’est un flot de fragrances exquises qui vous parviendra. L’odeur piquante de l’amour, l’odeur acide de la maladie, l’odeur suave de la bienveillance, l’odeur sucrée de l’altruisme… un bouquet délicat et envoûtant, porté par le parfum de l’hellébore, cette plante qui soigne la folie.
Septembre 1956. Suite à une année tumultueuse qui s’est soldée par un échec au baccalauréat, la jeune Anne est envoyée chez son oncle à Paris. En dehors de ses heures de cours, elle travaille dans le centre psychiatrique qu’il dirige, le centre Falret. Elle y fait alors la rencontre d’individus qui vont profondément modifier le regard qu’elle porte sur le monde. La petite Béatrice, une adolescente mélancolique et solitaire, à l’esprit vif et perspicace. Elle a cessé de s’alimenter pour se dresser contre l’impossible désir de perfection de ses parents. Le petit Gilles, un enfant autiste qui ne parvient à communiquer avec personne et dont les crises sont tant redoutées. Serge, le nouveau jardinier, discret et taciturne, le seul individu dont Gilles semble tolérer la présence…
Au coeur du centre Falret, les destins s’entrecroisent et chacun s’apprivoise.
Soixante ans plus tard, nous faisons la connaissance de Sophie, une jeune femme volontaire et indépendante. Elle rédige une thèse sur l’évolution des conditions de vie dans les hôpitaux psychiatriques. Lorsqu’elle parvient à pénétrer dans le centre Falret, à l’abandon depuis plusieurs décennies, ses recherches et son existence basculent…
Le parfum de l’hellébore est un roman généreux et lumineux. Il pose un regard très humain sur la maladie. Elle n’est pas perçue à travers le prisme froid et clinique de la médecine, mais bien par le prisme d’une jeunesse altruiste, désireuse de comprendre et d’aider son prochain. Le parfum de l’hellébore entrelace plusieurs profondes quêtes d’identité. Le roman nous donne à voir une jeunesse qui se cherche, qui se questionne sur la place qu’elle occupe dans le monde. Malgré les soixante années qui les séparent, tous trouveront leurs réponses en s’ouvrant au monde, aux autres.
Un très beau récit, tendre et vibrant !
Sophie se demanda si l’évocation de ses vingt ans lui ferait un jour monter les larmes aux yeux. Elle avait du mal à l’imaginer. A vingt-huit ans, elle peinait déjà à évoquer un souvenir marquant de cette période de sa vie.
Etait-ce dû à l’époque ? Eût-elle pensé différemment si elle avait vécu dans un temps où l’on devait se battre pour le droit des femmes, des malades, où rien n’était acquis ?
Ou peut-être était-elle aveugle aux combats qui se déroulaient aujourd’hui et auxquels elle ne prenait pas part, absorbée dans une bulle du siècle dernier.
Il m’attend et je m’en réjouis !
Il me donne vraiment très envie ! J’en ai entendu parler sur quelques blogs/webzines et tout le monde n’en dit que du bien…
Normal qu’il fasse l’unanimité, ce livre est vraiment très beau <3
Ce livre m’a beaucoup touchée, également : https://madteaandglory.wordpress.com/2017/02/17/entretien-avec-cathy-bonidan-auteure-du-touchant-le-parfum-de-lhellebore/ :)