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On regrettera plus tard Agnès Ledig uneLittérature

On regrettera plus tard – Agnès Ledig

14 mars, 2016

On regrettera plus tard Agnès Ledig

On regrettera plus tard … le titre du dernier roman d’Agnès Ledig sonne comme une douce promesse de procrastination. Remettre à plus tard les peurs, les doutes, et vivre, dans l’ici et maintenant. Savourer une tranche de pain dans un bol de chocolat chaud le matin, rire du lait qui coule sur le menton, admirer un coucher de soleil en haut du Donon, s’attendrir de la curiosité et l’innocence d’une enfant, apprécier l’étreinte rassurante d’un ami. Des nattes dans les cheveux, une jolie robe, des dessins, des poules, un jardin, de la poterie, des poèmes… Profiter des instants doux que la vie offre, aussi simples et fugaces soient-ils, et tenir à distance les questions. On regrettera plus tard, comme une ode à la vie, à l’amour, à la nature. A la lenteur, au calme. Un roman qui ressource en profondeur.

Depuis sept ans, Éric sillonne les routes de France, seul avec sa fille Anna-Nina, dans une roulotte tirée par deux chevaux. L’étrange couple vit et évolue au rythme de la nature, s’émerveille ensemble, au fil des saisons, loin des contraintes imposées par une existence en ville – métro boulot dodo – et des tracas qu’elle provoque. Un mode de vie nomade qui suscite beaucoup d’incompréhension dans leur sillage. Et pourtant, que n’ai-je cessé d’admirer ce père, ses choix, son courage, son dévouement pour sa fille et leur merveilleuse liberté ! Un soir d’orage, un arbre s’écrase sur la roulotte et brise son toit. Sa fille fiévreuse dans les bras, tous deux trempés, Éric sonne à la première porte qu’il rencontre. Valentine leur ouvre. Aucun d’entre eux ne se doute encore que cet orage va changer le cours de leurs vies…

On regrettera plus tard, à l’image des précédents romans de Agnès Ledig – Juste avant le bonheur, Pars avec lui, Marie d’en haut – est une pépite. Une petite pépite, qui rappelle avec douceur que le bonheur se dissimule dans la simplicité de l’existence. Dans la partage, dans la générosité. Dans la découverte de soi, et de l’autre. Dans la discrétion, dans la tendresse. Un sourire, une caresse. Une larme, recueillie par une épaule compréhensive et bienveillante. Des chuchotements, sous la couette, à la nuit tombée. Un livre, et une bonne tisane.

Ce roman offre une expérience de lecture unique et très intime. Chaque lecteur le percevra différemment et, en fonction de sa propre histoire, pourra en retenir une leçon de vie personnelle. On regrettera plus tard, à travers une panoplie de personnages solitaires, indépendants et touchants dans leur fragilité, a éveillé en moi le désir d’une autre vie. Une vie qui reposerait sur d’autres fondamentaux. L’altruisme. La confiance. La quiétude. La communion avec la nature. La liberté.

Vous pouvez également découvrir l’avis de notre rédactrice Caroline.

 

Pour terminer, ces quelques mots, qui ont résonné très très fort en moi :

Bien sûr que je l’aime. Je l’aime comme le frère que je n’ai pas eu […]. Et je suis la plus pénible des petites soeurs. Mais si pénibles soient-elles, les petites soeurs restent précieuses. Au fil du temps, nous avons acquis l’un pour l’autre une telle confiance, une affection si sincère, que plus rien ne peut nous arriver. Nous savons que nous resterons liés jusqu’à la mort.

Gaël est une famille à lui tout seul : c’est mon âme soeur, mon âme frère. Mon père et ma mère, parfois. […] Aux gens qui pensent que l’amitié homme-femme ne peut pas exister sans un soupçon d’attirance physique, je réponds “pour nous, si !”. Je n’ai jamais eu envie de lui, et inversement. […] Oh ça, de la tendresse, on en a à revendre. J’aime me réfugier dans ses bras, et il aime se refermer sur moi comme la plante carnivore sur une mouche. Parfois, je n’ai plus que les pattes qui dépassent. Mais je me sens bien au chaud au creux de lui. Il est ma couette, mon feu de cheminée, mon soleil de printemps, mon gros pull de laine. Il me contient, me retient, me soutient, me tient. Et je sais qu’il ressent la même chose. En dehors de l’enveloppe, parce que moi, avec mes petits bras, j’arrive à peine à en faire le tour. Mais il n’empêche : ce qui compte, c’est que quand on enlace quelqu’un, on en profite généralement soi-même.

Je me suis assis sur un banc, en attendant que mon TGV soit annoncé. J’observe les gens qui passent devant moi. Certains flânent, d’autres courent. Certains se quittent quand d’autres se retrouvent. Des valises énormes sur roulettes, des sacs de militaires, des bébés dans des poussettes, des vieux, des jeunes, des grands, des petits. Et personne ne se regarde. Personne ne se dit bonjour. Dans le village de Valentine, si on se croise dans la rue, on se salue. C’est le contraire qui n’est pas normal. Deux vies, deux mondes. Et ma mère ne comprend pas que je préfère la campagne sauvage avec ma fille, ma roulotte et mes chevaux à la ville grouillante et anonyme. Plus il y a de monde, moins il y a de chaleur humaine.

by J. 
2 commentaires

A propos de J.

Amoureuse des mots et des livres. Affectueuse, gourmande, impulsive, timide et un peu craintive... J'aime le Web, les chats, la photographie, le piano, les Spéculoos, la rhubarbe, l'Italie et les feux d'artifices.

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Commentaires

  1. Noukette a écrit: 14 mars, 2016 à 11 h 18 min

    Un autre de ses romans m’attend, je commencerai par celui là… Mais ça m’a l’air bien triste tout de même

    Répondre
    • Johanne a écrit: 14 mars, 2016 à 21 h 04 min

      Tu as lequel ? Oui, les romans d’Agnès sont souvent empreints de mélancolie… mais si beaux !

      Répondre

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