Je souhaitais découvrir la fameuse trilogie « Millenium » de Stieg Larsson depuis bien longtemps, et j’ai choisi de le faire en trichant un peu : je ne trouvais pas le temps ni la motivation nécessaires pour me lancer dans les gros volumes que représentent les romans, alors j’ai opté pour un moyen détourné : les bandes-dessinées, réalisées par les talentueux Sylvain Runberg et José Homs. Deux sont parues à ce jour et composent le premier tome de la saga « Les hommes qui n’aimaient pas les femmes » – enfin ce titre fait sens pour moi, après de longues années d’interrogation ! Qu’on s’entende, je n’ai donc pas lu les romans, et je chronique bel et bien les bandes-dessinées uniquement.
Résumé de la première partie :
Mis à l’écart du magazine Millenium, Mikael Blomkvist est engagé par le vieil homme d’affaires Henrik Vanger pour reprendre l’enquête sur son héritière disparue quarante-quatre ans plus tôt. Le journaliste accepte contre la promesse d’informations sur les cartels financiers suédois. Son chemin croise alors celui de Lisbeth Salander. Pirate informatique de haut vol au look punk, surdouée en mathémathiques, experte en close-combat et totalement asociale, Lisbeth applique aux « hommes qui n’aiment pas les femmes » sa propre notion de la justice.
Résumé de la seconde partie :
Tout à leur enquête sur le sort de Harriet, disparue vingt ans auparavant, Mikael Blomkvist et Lisbeth Salander s’enfoncent inexorablement dans les méandres de la puissante famille Vanger. Partis à la recherche d’un fantôme, ils se retrouvent sur la piste sanglante, et bien réelle, d’un tueur psychopathe.
J’ai trouvé ces deux premiers volumes prenants et angoissants, répondant aux attentes qu’un lecteur de bons polars peut avoir. Les scènes sont dynamiques et se succèdent efficacement sans jamais perdre le lecteur – à condition cependant qu’il soit suffisamment concentré. Les informations sont divulguées habilement et baladent le lecteur désireux de connaître la vérité. On croit, puis on se perd, on pense tenir une piste, on se trompe. Et le dénouement nous laisse sans voix. Malmenée par ce brillant duo – Runberg et Homs – je dois dire qu’en refermant ces bandes-dessinées, j’ai eu la nette impression d’en avoir eu pour mon argent ! Mon seul regret est d’avoir été interrompue plusieurs fois lors de ma lecture et de ne pas avoir pu m’immerger entièrement dans cette atmosphère lourde et perturbante, sublimée par des couleurs et des teintes froides, des visages tourmentés et marquants, un graphisme dérangeant, ingénieux de noirceur.
L’histoire de la famille Vanger est à la fois banale et déroutante, car on se situe dans un scénario vu et revu mais les personnages sont étonnants et offrent de nombreux rebondissements. Tous ont une grande profondeur, chacun est torturé à sa manière et nous découvrons avec effroi leurs secrets, leurs vices et leurs forces. On s’immisce dans leur intimité, dans leur passé, jusqu’à tout connaître d’eux. Le graphisme met l’accent avec force sur tous leurs défauts physiques, leurs travers : ils ne sont pas beaux, ni séduisants, ils sont simplement humains…
Ces deux bandes-dessinées on été pour moi une bonne découverte et une excellente alternative aux romans. C’est certes un peu rapide, mais on y retrouve de l’action, du mystère, des secrets de famille, des sentiments, une ambiance froide et macabre, le tout condensé en deux volumes réussis, que demander de plus ?!
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