Dans Gardiens des feux, le troisième tome des Messagers des Vents, le Velpa, l’organisation qui cherche à faire renaître le Inha réducteur, a réussi à s’infiltrer partout. Les équipes des Vents se rendent très rapidement compte qu’ils vont être impuissants face à la force de leur ennemi. Ils comprennent bien vite que leur seule volonté ne viendra pas à bout de tous ces mages, unis dans un but commun. Le Velpa est parvenu à réunir les quatre éléments et à s’implanter dans chaque communauté, y compris en Na-Fryrie. Leur influence et leur contrôle sur ces communautés est bien plus fort qu’il ne l’était sur les Vents. Erianna sait que pour vaincre, il faut que les mages résistant au Velpa s’unissent et ce, quel que soit leur élément d’attache. Mais comment réunir les éléments et des populations en si peu de temps, alors que leurs ennemis ont mis des dizaines d’années à y parvenir ?
Erianna, à la recherche de Lünt l’artefact des feux, va devoir se diriger vers Naja, la capitale de Na-Fryrie où le Velpa a installé son QG pour sauver ses amis. Une aventure qui bien sûr ne sera pas de tout repos, surtout lorsque de nouvelles prophéties viennent contrecarrer tous les plans élaborés par l’équipe des Vents jusqu’à maintenant.
Si les deux premiers tomes des Messagers des Vents – et surtout le deuxième – ont été pour moi une petite déception, le troisième tome tire un peu son épingle du jeu. Pour vous faire un petit rappel, les deux premiers tomes m’ont marqué par leur univers incroyable, plein de surprises, mais malheureusement j’avais eu beaucoup de mal à m’habituer aux personnages et au rythme. J’avoue qu’il n’y a pas eu beaucoup de changement sur ce point. L’univers est toujours aussi prenant et se développe de manière étonnante. L’auteur nous offre toujours plus de nouveautés et surtout elle nous surprend à chaque page. L’univers qu’elle a créé semble s’étendre à perte de vue, et l’on n’accède qu’à une toute petite partie de son potentiel.
Le rythme, cependant, reste pour moi problématique. En effet, ce texte est une épopée – donc dans la lignée des grands noms comme Le seigneur des anneaux – mais le récit est lent. Il avance au rythme de leur progression sur les routes et de leurs quelques aventures sur le tard. Cette lenteur, malgré les quêtes annexes, me freine dans ma lecture.
L’intrigue, quant à elle, devient de plus en plus complexe. Dans ce tome, les multiples points de vue nous plongent au cœur du Velpa, au plus près des Grands Maîtres de l’ordre. Cela permet de nous fournir plus de détails sur l’ennemi, de dynamiser le récit et de contrebalancer le point de vue d’Erianna et la folle course aux artéfacts. On plonge dans la politique du Velpa, la cohabitation de communautés très différentes qui peinent à s’entendre, et surtout les horreurs commises au nom d’une volonté qui rappelle quelque peu les événements que l’on connait.
En ce qui concerne les personnages, on remarque qu’ils grandissent. J’avais trouvé les deux autres tomes des Messagers des Vents un peu trop « adolescent ». Dans celui-ci, on sent que les personnages commencent à être marqués par les événements auxquels ils assistent, et, de ce fait, ils commencent à se départir de leur égoïsme. Erianna est beaucoup moins passive, elle est au centre de l’action et a fini par comprendre son implication. Malgré cela, on sent qu’elle est touchée par la perte de Setrian, que son absence lui pèse de plus en plus et que cela affecte son jugement. Setrian, quant à lui (tout comme Gabrielle ou Maetiel), devient en quelque sorte l’esclave du maître des eaux, ce qui lui permet d’obtenir beaucoup d’informations. Pour finir, tous les autres personnages semblent grandir, on sent que la fin de leurs aventures est proche, ils se résignent à mourir ou à subir leur rôle, mais pas sans se battre, et cette combativité est remarquable.
Je suis toujours aussi admirative de la plume de l’auteure, qui parvient parfaitement à retranscrire les sentiments de ses personnages tout en restant à une certaine distance du récit (distance induite par le point de vue multiple). Bien que le récit soit assez manichéen, elle tend à nuancer certains de ses personnages pour contrecarrer cela.
Pour conclure : si le rythme est toujours un frein à l’intrigue, Gardiens des feux tire un peu son épingle du jeu. Le récit et les personnages évoluent, on sent que l’intrigue s’accélère et que l’on arrive à la fin de l’histoire de ces personnages. L’univers reste impressionnant et novateur et c’est un des points essentiels de ce roman : sans cela, je n’aurais pas continué ma lecture à la fin du tome 1.
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