« Les Éveilleurs » de Pauline Alphen est une série jeunesse qui mêle fantasy et anticipation et elle me tentait depuis un petit moment. Je trouvais les couvertures de chacun de ses romans très jolies et l’histoire plutôt attirante. Alors je me suis commandée les quatre tomes parus à ce jour, puis je me suis lancée dans la lecture du premier et en ressors avec des impressions mitigées.
Nous pénétrons en 2259 dans la vallée de Salicande, petit havre de paix fondé par une poignée de survivants après la Grande Catastrophe. Les gens s’y sont réfugiés et ont recommencé leur vie en partant de zéro, bannissant de leur vocabulaire, de leur mode de vie et de leur esprit tous les liens avec le Temps d’Avant : la technologie, les avancées scientifiques… tout ce qui est synonyme d’évolution et de progrès est proscrit, car c’est ce qui a conduit l’Humanité à la Grande Catastrophe. Nous découvrons un futur étrangement rétro… Dans cette vallée grandissent deux jumeaux : Jad, un jeune garçon souffrant de troubles cardiaques, qui a compensé sa faiblesse physique par un esprit vif et réfléchi. Et Claris, une jeune fille caractérielle au tempérament et au comportement impulsifs. Tous les deux, ainsi que leur père, sont brisés par la disparition de leur mère, survenue neuf ans auparavant dans d’étranges circonstances… Mais le lien indéfectible et étonnant qui les unit, ainsi que les étranges capacités qui se développent en eux, leur donnent la force de poursuivre seuls…
Si le début du roman m’a passionnée et semblé très prometteur, j’ai cependant trouvé la suite plus lente et légèrement moins prenante. J’ai eu l’impression de m’enliser dans une histoire elle-même empêtrée. Je pense que ce tome est supposé poser les bases de l’histoire, implanter l’univers et instaurer une ambiance. Tout cela est d’ailleurs très réussi ! Mais j’ai regretté qu’il n’aille pas plus loin, il manque un peu d’audace et n’a pas su vraiment capter mon intérêt. Des mystères et des paroles sibyllines distillées tout au long du roman éveillent la curiosité du lecteur, mais j’ai regretté qu’elle soit si peu assouvie. A la fin, je suis restée dans un état d’incompréhension et de perplexité bien trop important. J’ai été également gênée par l’absence de changement de rythme dans le récit, les événements se déroulent et se succèdent avec monotonie, n’apportant pas réellement de surprises, ni d’éléments nouveaux capables de faire avancer l’intrigue.
Néanmoins, comme tout ne peut pas être mauvais, j’ai pris plaisir à lire ce livre pour quelques raisons. C’est une lecture tout en douceur, une véritable ode à la Nature, à la simplicité et aux petits plaisirs qu’offre la vie. Un style méditatif et contemplatif est un choix judicieux pour partager de belles valeurs et permettre d’éveiller notre imagination à un univers enchanteur et féerique. C’est également une lecture intelligente qui pose de vraies questions de société, qui dénonce les comportements abusifs et irrespectueux de l’Homme et qui s’interroge sur le sombre avenir qu’Il se dessine… Une réflexion teintée de poésie, le lecteur ne peut que se sentir concerné par les problèmes soulevés par Pauline Alphen. Chacun a sa façon de procéder et elle choisit de dénoncer et d’éveiller les jeunes consciences en douceur.
Véritable roman d’initiation et d’apprentissage, on évolue et avance à petits pas dans cet univers molletonné à la fois curieusement familier et inconnu, aux côtés des jumeaux. Nous découvrons le lourd passé de l’Humanité et de la Terre en même temps qu’eux, à travers leurs regards d’enfants innocents – mais déjà victimes de la rudesse de la vie. Si on ne peut que regretter un évident manque d’action dans ce premier tome, une intrigue parfois brouillonne et déconcertante, on peut aussi se laisser charmer par cette histoire féerique portée par l’amour, la passion et la poésie.
Morceau choisi :
« Claris se grisait de la sensation de se trouver suspendue dans les airs. Elle aimait le défi de s’absorber dans la lecture, de se laisser emporter par l’histoire sans s’y fondre complètement, sans jamais oublier où elle était ni qui elle était – une lectrice -, pour ne pas tomber. Pourtant, se fondre était délicieux, devenir Lyra ou Ewilan pour quelques heures. Si délicieux que Claris y pressentait un danger. Elle avait le sentiment confus que les histoires pouvaient la happer, qu’elle pouvait y entrer et ne plus en sortir. La passerelle était son garde-fou, le risque de tomber la maintenait dans la réalité. Le danger ajoutait à l’ivresse de la lecture, et c’est en frissonnant de plaisir anticipé que Claris grimpait les marches vers le chemin de ronde dès qu’elle pouvait échapper à ses obligations ».
dans ma PAL! il va falloir que je le remonte!
Hum… Ce que tu as pointé me faisait de base, hésité sur le fait de le remonter dans ma PAL voir de le virer carrément :P
Mais je vais le garder tout de même :P
Je me le suis acheté il y a pas longtemps car il me faisait de l’oeil depuis un moment. Je devrais bientôt le lire & ton avis me donne encore plus envie de le faire ! ^^
Mhhh… Que faire, que faire ? J’hésite à craquer… Pourtant, je ne suis pas du genre à être rebutée par les lectures contemplatives mais, je ne sais pas… A voir :) Très chouette chronique mon petit chat :)
Haa, ce roman me fait envie depuis quelques temps… Ta chronique m’as définitivement conquise! Espérons qu’il sera à la bibliothèque! :p