Jean-Philippe Blondel est l’un de ces auteurs qui savent parler de l’adolescence. Qui réussissent à mettre le doigt sur les émotions et les sentiments propres à cet âge. Sur les peurs, les troubles, les espoirs, les envies, les émois…
Avec Le Groupe, Jean-Philippe Blondel pénètre dans l’intimité d’un groupe d’adolescents, par l’écriture.
Encouragé par Madame Grand, professeur de philosophie, Monsieur Roussel, professeur d’Anglais et écrivain reconnu, crée un atelier d’écriture, réservé aux élèves de terminales. Une dizaine d’élèves s’inscrivent et, parce que les littéraires n’ont pas l’exclusivité de l’écriture, toutes les terminales sont représentées dans ce petit groupe.
Ils sont douze, élèves et professeurs. Pendant cinq mois, ils se retrouvent une heure par semaine, pour écrire. Pour se livrer, pour se découvrir. Pour se regarder et s’écouter. Timidement, au début. Puis avec de plus en plus d’assurance. De confiance. Dans l’intimité de cette salle de réunion, les barrières tombent. A travers les mots, chacun se dévoile et se raconte. Et chacun essaie de deviner l’autre – ses silences, ses soupirs, ses sourires.
C’est quelque chose de magique et puissant qui opère dans cette salle. Une alchimie qui touche. Tous font preuve d’une extrême bienveillance. Personne ne juge, personne ne raille les révélations des autres. Les participants ne sont pas dans le jugement mais dans l’écoute et le respect. Jean-Philippe Blondel nous raconte des individus qui s’enrichissent au contact des autres. Qui apprennent, qui s’éveillent, qui grandissent.
« Les professeurs et les élèves ont l’habitude de s’éviter du regard. Les yeux glissent à la surface des choses, constamment mobiles, mais ne s’arrêtent sur rien. Ici, dans cette salle, c’est l’inverse. Nous nous dévisageons. Nous nous apprécions. Nous nous intimidons. Et finalement, nous nous respectons ».
J.P. Blondel, Le groupe
Avec Le Groupe, Jean-Philippe Blondel nous montre qu’une activité solitaire peut devenir conviviale et permettre de nouer des liens très forts. Une connivence s’installe entre les élèves et les professeurs. L’écriture libère, l’écriture décomplexe, l’écriture rapproche étroitement.
La construction du récit est particulièrement habile et nous plonge au coeur de cette salle, parmi ces adolescents penchés sur leurs pages blanches. Ce récit polyphonique nous donne à entendre plusieurs voix. De plus, Jean-Philippe Blondel glisse dans son roman quelques productions des élèves et des professeurs. Réalité ? Fiction ? Le Groupe entretient le mystère. On devine que Monsieur Roussel est un double de l’auteur, mais où finit la réalité et où commence la fiction ?
Le Groupe est un roman profondément sensible et humain. Chaleureux, généreux et bienveillant. Avec pudeur, il révèle les bienfaits de l’écriture et du partage. A lire absolument !
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Qu’est-ce que j’ai aimé ce roman ! Je suis certaine de le relire ce qui est assez rare ! Ravie de ce coup de coeur partagé !
Merci de ce commentaire qui me donne fort envie de lire ce livre.
J’avais lu « un hiver à Paris’, du même auteur. Ce livre m’avait bouleversée. C’est vraiment un auteur plein de sensibilité et d’humanité. Ça se ressent dans son écriture.