Antoine Dole a su montrer toute l’étendue de son talent avec des récits durs à destination des adultes – Je reviens de mourir, Ce qui ne nous tue pas, Tout foutre en l’air. Avec Le baiser du mammouth, il s’adresse à un public plus jeune et prouve qu’il est capable d’adapter sa prose tout en conservant sa profonde acuité. Le baiser du mammouth, c’est le cri déchirant d’un enfant de neuf ans qui fait le douloureux apprentissage de l’amour. Mais c’est surtout un monologue d’où transpirent la saveur de l’espoir et l’ingénuité de l’enfance.
Chaque jour, depuis la fenêtre de sa chambre, Arthur guette l’amour de sa vie. Il sait qu’elle va passer, là, en bas, au bout de la rue, il sait qu’il va l’apercevoir, il l’attends. Ce sera alors un déferlement de papillons dans son ventre, une fête dans sa poitrine, au niveau du cœur. Il la verra rire, secouer ses cheveux, et il sera tout chamboulé de l’intérieur. Parce que Fiona et lui, c’est pour la vie. Il n’y a qu’un problème, un tout petit problème, pas si grave. Il a neuf ans, et elle en a quinze. Il est encore un petit garçon, elle est une adolescente. Puisque personne ne veut prendre son amour au sérieux – pas même Fiona – il ne lui reste qu’une solution. Gommer leur différence d’âge, évidemment !
Le baiser du mammouth nous raconte avec tendresse l’amour vu à travers le prisme de l’enfance. Pour Arthur, il est absolu, bouleversant et inaltérable. Ce petit bout de neuf ans porte un regard délicieusement naïf sur l’amour. Il ouvre son cœur, confie au lecteur sa vision des sentiments – simple et rafraîchissante – lui fait part de ses réflexions farfelues et de ses questionnements. La candeur de cet enfant imaginatif et obstiné est attendrissante ! Son amour est fort et son refus d’abdiquer tenace ! L’extravagance des solutions qu’il envisage ne manque pas de faire sourire le lecteur – vous savez, ce genre de sourire que l’on a face à un enfant facétieux et dégourdi !
La plume de Antoine Dole, d’ordinaire incisive et percutante, se veut ici plus enfantine, plus simple, sans néanmoins se départir de sa perspicacité. Elle se pare de douceur et de poésie – un écrin idéal pour ce récit candide.
Tes chroniques donnent toujours très envie!
Merci :)
Ca a l’air vraiment mignon! Ca me donne envie d’avoir des neveux et nièces pour offrir ce genre de livres :)
Ça l’est ! Ce petit Arthur est à croquer ! Obstiné et naïf, un mélange savoureux :)
c’est tout joli par ici :)
Depuis le temps que je me promets de lire cet auteur!! A partir de quel âge ce roman?
A partir de 9 ans environ. C’est vraiment un petit roman adorable pour aborder le thème de l’amour avec les plus jeunes :)
et dire que je n’ai encore jamais lu Dole…
Il va falloir y remédier ;) Ses romans sont en général assez courts, par contre ils bousculent… !
Un plaisir de retrouver Antoine Dole dans un registre différent, plus enfantin et pas aussi délirant que Mortelle Adèle.
Oui, et il a su éviter l’écueil d’un récit enfantin : sa prose conserve toute sa perspicacité ! Mais quand on maîtrise sa plume, on peut s’adapter à tout type de récit, et Antoine Dole fait ça très bien.
Très joli ce texte, un vrai touche-à-tout cet Antoine Dole ! ^^
Oui et pour notre plus grand plaisir :)
J’adore Antoine Dole, mais si c’est trop enfantin, ça ne sera pas pour moi…
C’est plus enfantin et plus naïf que ses autres récits, mais ça reste quand même du bon Antoine Dole :)