« La Vallée – 1. Méli-Meylaud dans la Vallée » de Martin Trystram et Pascal Forneri offre une étonnante expérience de lecture ! Fantasque, burlesque et superbement illustré, on se laisse délicieusement envoûter par sa saveur aigre-douce. Entraîné hors des sentiers battus à la suite d’Edwin, homme banal à la vie mortellement ennuyeuse, nous voilà dans « La Vallée », un endroit où les inadaptés sociaux se retrouvent en paix, loin d’hôpitaux ou autres asiles pour fous. Il s’agit d’une expériences réalisée par les Établissements Généraux, et elle consiste à isoler des cas sociaux, leur faire mener une existence tranquille à l’écart des individus dits « normaux », c’est-à-dire conformes aux exigences de notre société actuelle.
Nous voilà donc au sein d’une population extravagante, composée d’une galerie de personnages tous absolument excentriques. Dans la Vallée, il n’y a pas de règles, pas de codes, pas de police, les habitants vivent en autarcie et se gèrent sous la coupe du Docteur Meylaud, fondateur de cette Vallée et père de la belle et sulfureuse Valéria. C’est pourquoi, lorsque commence une série de meurtres étranges, la population, désemparée, se tourne vers Edwin et compte sur lui pour les assister dans leur enquête… Le temps est compté et la Vallée est mise en danger !
Le dessin expressif, raffiné et richement détaillé dynamise cette enquête loufoque et les couleurs vives illustrent l’invraisemblance des événements. Le graphisme est vraiment magnifique et instaure une ambiance délicieusement absurde. Partagé entre rire, exaspération face à ces comportements décalés et curiosité, le lecteur ne sait sur quel pied danser.
Ce récit porte un regard affectueux sur la marginalité, s’interroge sur les critères de la normalité, et pose des questions sur notre société conformiste qui a une fâcheuse tendance à uniformiser toute forme de vie.
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