La petite patrie est, à l’origine, un roman autobiographique écrit par Claude Jasmin et publié en 1972. Il a été adapté en bande dessinée par Julie Rocheleau (au dessin) et Normand Grégoire (au scénario), et publié aux éditions La Pastèque en 2015. Ce qui interpelle, en premier lieu, c’est cette couverture si pleine de vie, et pourtant étonnamment mélancolique. Et c’est un excellent échantillon de cette œuvre, qui est à l’image de son illustration de couverture : effervescente, mais teintée de tristesse. Le lecteur observe le monde des adultes – et sa violence – à travers le prisme de l’enfance. La petite patrie offre un récit en demi-teinte, dont la dureté est émoussée par le regard ingénu de l’enfance.
Ce roman graphique dépeint la vie d’un quartier populaire de Montréal, à l’aube des années 40. On y découvre le quotidien simple et enjoué d’une jolie petite bande de gamins chahuteurs, guillerets, joueurs. Ils possèdent l’énergie, l’innocence et la friponnerie de l’enfance. Dans un monde en pleine mutation, dans un monde où la vie est broyée par la seconde guerre mondiale, leurs cris, leurs rires et leurs jeux apportent un soupçon de joie au quartier. Leur jeunesse et leur insouciance irradient et déposent un peu d’espoir dans le cœur des adultes.
Dans La petite patrie, le jeune Claude se construit en faisant des expériences propres à son temps : l’expérience de la guerre, l’expérience de la peur, l’expérience de la mort. Mais la vie offre aussi de jolies surprises, plus douces et agréables. Dans un quotidien assombri par le deuil, l’amour surgira, lui offrira une expérience inédite et fera éclore le bourgeon d’un espoir inattendu…
La petite patrie est parsemée de fantaisies graphiques qui nous plongent dans un univers délicieusement juvénile et facétieux. Les aplats de couleurs, posés sur un dessin crayonné avec délicatesse, installent une ambiance nuancée : les planches en bichromie – composées de teintes chaudes et de teintes froides – illustrent une vie en demi-teinte, tissée de joies et de chagrins. C’est cette vie en demi-teinte que Julie Rocheleau et Normand Grégoire parviennent à retranscrire à merveille dans La petite patrie.
Un roman graphique empreint de nostalgie. Une ode à la vie, à l’enfance.
Wouaw. Les photos que tu utilises pour ton article sont superbes. Elles donnent envie.
Tu m’as convaincue, je vais y jeter un gros gros coup d’oeil au boulot.
En revanche, j’ai une petite intérogation, je pensais que c’était plutôt une bande dessinée. Quelle est la différence pour toi d’avec un roman graphique ? Ou plutôt de quoi parles-tu quand tu parles de roman graphique ? :)
Bravo pour cette chronique !
Merci beaucoup pour ton commentaire Pikobooks, je suis ravie que les photos tes plaisent parce que je les fais avec mon nouvel appareil photo, et j’en suis encore qu’à mes touts débuts. Je trouve ça difficile de mettre un livre en valeur avec des photos, mais c’est vrai que la BD c’est coloré, joli et tout, du coup c’est plus facile de faire de belles choses avec !
La petite patrie est une bande dessinée, le terme convient aussi bien entendu. En général, ce que j’appelle « roman graphique », ce sont des bds qui sortent un peu du format standard. Plus longues, peut-être plus « abouties » du coup, avec des graphismes un peu plus originaux. Wikipedia, lui il dit ça : « Un roman graphique est une bande dessinée, généralement longue, plutôt sérieuse et ambitieuse, destinée à un lectorat adulte. » Ça complète assez bien ma propre définition :)
Encore merci d’avoir pris le temps de me lire et de me laisser un petit mot !
Tu me fais très envie avec cette BD !
Très tentant !!