On poursuit notre découverte de la littérature des pays Sud-Américains avec un nouvel article de Marie, qui nous parle de littérature Chilienne ! Cet article s’inscrit dans une série de plusieurs articles, que je vous invite à (re)découvrir :
Pérou : pérégrinations littéraires
L’ivresse des mots en Argentine
En Argentine, des auteurs plus libres que jamais
Naissance et luttes portées par le roman chilien
C’est avec les colons espagnols que les premiers écrits chiliens apparaissent, sous la plume des chroniqueurs des batailles de conquête au XVIe siècle. Le plus connu à ce jour : Alonso de Ercilla avec son Araucana.
La littérature se fait l’écho des changements politiques, et prend la forme du romantisme à l’indépendance du pays, autour des années 1840. Plusieurs courants coexistent dans cette valorisation des traditions pour fonder l’identité nationale du pays : les costumbristes comme José Joaquín Vallejo, plus pittoresque, les romantico-sociaux avec José Victorino Lastarria, plus militant social.
En retour de balancier, le réalisme est adopté à partir des années 1860 pour décrire la société chilienne. Son chef d’œuvre : Martín Rivas d’Alberto Blest Gana. Certains se focalisent plus sur les conditions de vie des exploités du capitalisme naissant. Baldomero Lillo dédie Subterra aux mineurs en 1904, puis se rapproche du criollisme en s’attachant plus au monde paysan en 1907.
Âge d’or de la poésie chilienne
Gabriela Mistral est la première Chilienne à recevoir le prix Nobel de Littérature en 1945. Cette institutrice envoûte par sa poésie mélancolique qui fait revivre défunts et peuple mapuche.
Vicente Huidobro, proche du dadaïsme, lance le créationnisme pour s’émanciper du réalisme et se rapprocher de l’avant-garde européenne.
De 1938 à 1943, le collectif surréaliste Mandragora s’associe à André Breton et Aimé Césaire. L’imaginisme, créé en 1925 par Ángel Cruchaga, mêle la littérature aux arts plastiques.
Politisation de la génération de 1938 et exils en 1973
Avec le Front populaire, le néocriollisme s’inspire du marxisme pour dénonce l’exploitation du peuple chilien. On peut citer Gonzalo Drago qui écrit sur les mines dans Cuivre en 1941, et sur les grandes plantations dans Sillons en 1948, ou l’élu communiste Volodia Teitelboim auteur de Fils du salpêtre.
Le coup d’Etat du général Pinochet marque le début d’une sévère limitation de la liberté d’expression mise en place par la dictature. Beaucoup d’écrivains Chiliens s’exilent, comme Pablo Neruda qui raconte cet épisode de sa vie dans Je confie que j’ai vécu en 1974, après avoir reçu le prix Nobel de littérature en 1971. Ses poèmes continuent à être mis en musique par Violeta Parra, Quilapayun et Inti Illimani.
Héritages et actualité bouillonnants
Roberto Bolaño Ávalos, prématurément disparu au sommet de son art en 2003, est considéré comme le dernier des poètes maudits, dans la droite lignée d’un Rimbaud. Né au Chili en 1953, il y a peu vécu. Parti à 15 ans au Mexique, il ne termine jamais son lycée. Il revient au Chili en 1973 pour appuyer la résistance à la dictature et rapidement fait prisonnier, il se réfugie au Salvador puis en Espagne où il survit difficilement de petits emplois. Sa vie de misère à Barcelone est bien loin de l’opulence des écrivains du boom littéraire latino des années 60 et 70. Et pourtant, son œuvre est de celles qui ont influencé des générations d’artistes dans le monde. Des milliers de blogs littéraires placent son roman magistral Los detectivos salvajes et Estrella distante aux côtés des immenses Rayuela de Julio Cortázar et Adán Buenosayres de Leopoldo Marechal. Ce chef d’œuvre reçoit d’ailleurs le prix Herralde en 1998 et le prix Rómulo Gallegos en 1999, ce qui améliore un peu ses conditions de vie. En 2004, un an après sa mort, le prestigieux prix Salambó du meilleur roman de langue espagnole lui est décerné pour 2666.
La scène littéraire actuelle met aussi au pinacle Luis Sepulveda, surtout connu dans le monde entier pour Le Vieux qui lisait des romans d’amour publié en 1989, ainsi que Patagonia Express en 1995, un véritable modèle de la littérature de voyage. Et l’on ne cite plus Isabel Allende, romancière dont le best-seller La Maison des esprits a même inspiré un film avec Antonio Banderas.
Plus d’infos : Chile Excepcion
Très intéressant comme article. Je ne connais pas du tout la littérature sud-américaine mais j’aimerais bien essayer !
Bonjour
Je souhaite intégrer à la bibliothèque de notre association France Espagne Amérique Latine à Grasse un best seller 2015 pour l’Argentine et le Chili. Pouvez-vous m’aiguiller ?
Merci d’avance
G. Leiceaga
Aïe, c’est demande difficile. Cet article a été rédigé par une partenaire, je ne suis moi-même pas très calée sur la littérature Argentine / Chili. Je n’ai pas d’idée pour un best seller en 2015, désolée de ne pas pouvoir vous aider.