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La fille quelques heures avant l'impactJeunesse

La fille quelques heures avant l’impact – Ben Kemoun

19 février, 2016

La fille quelques heures avant l'impact

La fille quelques heures avant l’impact, le nouveau roman de Hubert Ben Kemoun publié aux éditions Flammarion, secoue fort. Outre son message tristement prémonitoire, l’auteur nous livre un récit d’une rare intensité, un récit qui suinte la haine, la violence. Mais aussi, un récit qui dit la volonté de vivre et l’envie d’aimer. Fort. C’est ça. Dans La fille quelques heures avant l’impact, tout n’est que force : force des émotions, force des sentiments, force de la vie…

L’intégralité du récit se déroule sur une après-midi étouffante et une soirée dramatique. Il s’ouvre sur un cours de français dispensé à une classe de collégiens apathiques. Isabelle tente mollement de sortir ses élèves de leur torpeur. Cette journée caniculaire, cette journée languide n’en finit pas. Dans la classe d’Isabelle, il y a le fougueux Mokhtar, le venimeux Fabien et Thierry, le suiveur. Il y a la douce Fatou et la mélancolique Annabelle. Tous seront les pions de cette histoire. Au cours de cette après-midi, les esprits s’échauffent, les insultes fusent. La hargne et la colère montent de plusieurs échelons. Et les pièces se mettent en place sur le grand et inexorable échiquier du destin. Chacun des mots, des faits et des gestes des protagonistes converge vers la terrible soirée qui s’annonce. L’étau se resserre autour du concert prévu ce soir…

Oh, qu’on les aime, tous ces personnages imparfaits. Ces personnages en souffrance. Qu’il est intéressant de voir les multiples façons dont leur mal-être s’exprime. La colère, bien sûr. Le mensonge. La solitude, l’isolement. La défense par l’agressivité. La suspicion. La jalousie, qui conduit aux pires extrémités Et qu’il est doux de suivre la quête du bonheur d’Annabelle. Sa recherche de moments de grâce. Son désir soudain et impérieux de goûter la vie, d’être heureuse.

Impossible de rester en marge de ce récit, impossible de ne pas se laisser aller au chagrin tant le 13 Novembre est présent entre chaque ligne. Un vendredi soir, un concert, de la vie, de l’amour, de la joie. Et de la haine. De la haine et de l’intolérance, pour interrompre la vie. Voilà l’histoire qu’a écrite Hubert Ben Kemoun. Voilà l’histoire de La fille quelques heures avant l’impact, imaginée bien avant les attentats du 13 Novembre. Voilà l’histoire qui tord les boyaux tant on a l’impression de revivre le même cauchemar.

Avec La fille quelques heures avant l’impact, Hubert Ben Kemoun nous livre un récit poignant, une fiction qui a tragiquement rejoint la réalité… C’est… déstabilisant. Émouvant.


« J’ai aimé ma ville en m’y plongeant.
Peut-être parce que l’air y était à présent plus respirable en ce début de soirée, sans doute parce que je voulais m’imaginer libre ou simplement décidée à l’être. La ville et son tumulte donnaient l’impression de signer partout la vie. La vraie. Celle des files d’attente devant les cinés ou les théâtres, celle des terrasses toujours aussi pleines […], celles des musiciens qui depuis les trottoirs tentaient de plaire et récupérer de la monnaie à coups d’accordéon plus ou moins lancinants ou de saxo pas toujours justes. Papa, maman et les deux mômes, parfois un seul, parfois trois, sortant dîner à la Taverne de Maître Kanter ou à la Brasserie 1900, parce que c’était Vendredi soir, que demain il n’y avait pas classe ou bureau, parce que après tout, il n’était pas si génial que ça le programme de la télé, et que de temps en temps, papa et maman pouvaient bien faire un effort pour accomplir un truc avec leurs enfants. »


« J’ai repensé à Fatou avec jalousie. Chez elle, on savait dire “je t’aime” à ses enfants. On les touchait. On les étouffait de caresses, pour vérifier qu’ils étaient encore vivants, ou pour vérifier qu’on l’était encore, qu’importe. On savait leur dire qu’ils comptaient plus que tout le reste. Bien plus que les fins de mois difficiles, que la haine qui régnait partout, sourde, dans cette ville depuis qu’elle avait basculé entre les mains des racistes […], on savait les adorer et le leur tatouer sur les deux joues. Chez Fatou, on savait dire, on touchait et on embrassait. »

by J. 
6 commentaires

A propos de J.

Amoureuse des mots et des livres. Affectueuse, gourmande, impulsive, timide et un peu craintive... J'aime le Web, les chats, la photographie, le piano, les Spéculoos, la rhubarbe, l'Italie et les feux d'artifices.

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Commentaires

  1. hubert ben kemoun a écrit: 19 février, 2016 à 14 h 22 min

    merci infiniment pour votre lecture et vos lignes.

    Répondre
    • Livresse des Mots a écrit: 19 février, 2016 à 15 h 18 min

      ♥

      Répondre
  2. Herbe Folle a écrit: 22 février, 2016 à 20 h 33 min

    Je note je note !
    P.S : magnifique ce nouveau design <3

    Répondre
  3. noukette a écrit: 25 février, 2016 à 18 h 43 min

    Je ne pourrai pas passer à côté…!

    Répondre
  4. lasardine a écrit: 26 février, 2016 à 6 h 37 min

    j’aime beaucoup l’auteur! ma fille est en train de le lire, je passerai ensuite!

    Répondre
  5. Lupa a écrit: 2 mars, 2016 à 10 h 13 min

    Un roman qui a l’air fort et que je ne connaissais pas ! Merci pour cette découverte :)

    Répondre

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