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Littérature

« Kinderzimmer » de Valentine Goby

12 octobre, 2013

kinderzimmer 405En 1944, le camp de concentration de Ravensbrück compte plus de quarante mille femmes. Sur ce lieu de destruction se trouve comme une anomalie, une impossibilité : la Kinderzimmer, une pièce dévolue aux nourrissons, un point de lumière dans les ténèbres. Dans cet effroyable présent une jeune femme survit, elle donne la vie, la perpétue malgré tout.
Un roman virtuose écrit dans un présent permanent, quand l’Histoire n’a pas encore eu lieu, et qui rend compte du poids de l’ignorance dans nos trajectoires individuelles.

Soyons francs, j’ai peiné à finir « Kinderzimmer » de Valentine Goby. Le sujet m’intéressait beaucoup, mais je n’ai pas adhéré à la façon dont l’auteur l’a abordé, et je suis complètement passée à côté de ce roman. Sa démarche littéraire m’a laissé de marbre, sa volonté de choquer ainsi que son parti pris d’utiliser des phrases percutantes et des mots crus en permanence ont fini par m’agacer… Derrière cette façade vulgaire qui décrit des horreurs sur des pages et des pages, j’ai trouvé le roman creux, cruellement dénué de sentiments et d’émotions, je n’ai pas vibré. Les détails macabres à répétition ne m’ont pas paru nécessaires, je pense que tout le monde a pleinement conscience de l’enfer qui s’est déroulé derrière les barbelés des camps de concentration, ce que j’attendais de ce roman, c’est qu’il me fasse ressentir les émotions des prisonnières, la peur, le désespoir, l’incompréhension, et pas seulement leurs sensations… Je voulais savoir ce qu’il se passait dans leur âme, dans leur cœur, et pas simplement tout savoir dans les moindres détails sur la déchéance de leurs corps, sur la couleur et la fluidité de leurs excréments, les plaies purulentes, les maladies et la décomposition des cadavres,. J’aurais aimé un roman plus suggestif, plus subtil… parfois cela impacte bien plus que les ramassis d’obscénités qui pullulent et sont dans l’air du temps… Je n’approuve pas cette approche littéraire qui consiste à toujours tout dire pour heurter et ébranler le lecteur, faisant fi des belles choses que sont la finesse et la sensibilité… La suggestion c’est tout un art qui malheureusement est de plus en plus foulé aux pieds. Je commence à saturer de ce culte de la violence, peu importe la forme sous laquelle il apparaît.

Ce manque de profondeur a annihilé toute possibilité d’identification, je ne suis pas parvenue à me projeter, ni à me sentir impliquée, je n’ai pas réussi à ressentir Ravenbrück…

La fin du roman véhicule davantage d’émotions et de sentiments, elle a su me toucher, mais il était un peu tard pour redresser le tout, trop bancal et pas assez abouti à mon goût.

by J. 
6 commentaires

A propos de J.

Amoureuse des mots et des livres. Affectueuse, gourmande, impulsive, timide et un peu craintive... J'aime le Web, les chats, la photographie, le piano, les Spéculoos, la rhubarbe, l'Italie et les feux d'artifices.

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Commentaires

  1. Marinette a écrit: 12 octobre, 2013 à 20 h 38 min

    Ce n’est (malheureusement) pas la première chronique mitigé que je lis sur ce livre… Pour le moment, il est dans ma wish list, mais je ne sais pas s’il va y rester.

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    • Livresse des Mots a écrit: 12 octobre, 2013 à 21 h 38 min

      Il a aussi pas mal de chroniques positives, je pense que c’est vraiment une question de sensibilité. Je suis quelqu’un de sensible pourtant, mais là ça ne l’a pas fait du tout. Bref, si tu souhaites le découvrir quand même, j’espère qu’il te plaira !=) Merci d’être passée et de m’avoir laissé un mot =)

      Répondre
  2. Sas a écrit: 1 novembre, 2013 à 18 h 45 min

    Nous en avons discuté sur un un forum ou je suis inscrit, parce qu’une amie le lit dans le cadre d’un partenariat et elle peine aussi car elle trouve l’ecriture très particurliere, mais une des membres du forum nous a donné pas mal d’explication qui je pense peuvent t’apporter d’avantage d’information sur le pourquoi du comment ^^ Je vais te faire un copier/coller de ses posts, ça pourrait t’interesser. « Après avoir lu ton avis, je l’ai feuilleté rapidement en librairie.
    C’est plutôt une fiction qui se place dans le sillage de W.G. Sebald (pour le thème de la Shoah) ou de Claude Simon, dans le sens où elle porte visiblement un jugement assez dur quant à l’Histoire qui serait incapable de dire autre chose que des lieux communs. Pour lutter contre cette difficulté, les auteurs de la Shoah et de la littérature des héritiers (œuvres des enfants des Nazis et des victimes de l’Holocauste) ont souvent – pour ne pas dire toujours – recours à la « philosophie » de l’Histoire de Tolstoï, en la poussant à l’extrême : puisque l’Histoire ne peut saisir les destins individuels, c’est à la littérature de le faire car les historiens sont incapables de retranscrire les chocs entre sociétés et individus et leurs conséquences (c’est le dessein de Guerre et Paix). Après la Shoah, il n’est plus possible d’écrire dans un style ample, poétique et beau (cf. les thèses d’Ardono) parce que la distorsion entre société et individu a été poussée à son extrême, ils semblent désormais irréconciliables : quelque chose a été définitivement brisé dans ce rapport et beaucoup ont l’impression que l’individu n’a plus sa place en société (cet individu peut se caractériser comme le déraciné typique de Sebald ou comme celui qui n’a plus d’identité et qui erre dans des villes exsangues comme chez Ingeborg Bachmann). Comme c’est le langage qui relie l’individu à ses semblables dans une société occidentale, le malmener, le rendre plus dur qu’il ne peut l’être ou se permettre des « fantaisies » dans la syntaxe est un moyen de rendre compte que celui qui est passé par les camps a été nié, qu’il a été exclu de cette société. Si les rescapés parlent (écrivent), c’est parce que parler (écrire) permet de ne pas mourir (c’est une idée qui apparaît dans le Voyage au bout de la nuit de Céline), c’est ce qui nous retient à la vie, ce qui nous inscrit dans la tradition de la narration, le seul outil que l’Homme ait pour ordonner les événements. Mais on remarque que les narrations de génocide sont les seules qui souffrent d’une désorganisation (in)volontaire parce que une telle négation d’autrui reste incompréhensible et sans réponse. Écrire dans une prose désordonnée, au rythme variable, c’est montrer que pendant un certain moment, on n’a plus eu le droit d’être un Homme et qu’en plus d’être privé de tout ce que nous avions, on a aussi perdu notre principale différence avec les animaux : on ne peut plus organiser un récit, on ne peut plus le mettre en intrigue au sens premier, il reste toujours quelque chose d’indicible et d’ineffable qu’on compense comme on peut. Ce type de narration est vu comme un « geste de défense » (F. Hartog) parce que parler est devenu une obsession, c’est ce qui permet de ne pas oublier qu’on est et qu’on reste un être humain, quelle que soit la négation qu’on nous oppose.
    Sans trop rentrer dans la partie psychanalytique du sujet, les survivants ont une mémoire partielle et morcelée, ce qui explique aussi la langue fragmentaire et / ou approximative des auteurs et que parler publiquement de son expérience sans passer par un support écrit reste relativement tabou (plus pour les Juifs que pour les prisonniers politiques comme il en est question ici, certes) et que dans tous les témoignages auxquels on a pu avoir accès, on remarque cette urgence de la parole ou au contraire du silence, qui aboutit dans les deux cas à des discours mal construits, précipités et qui veulent dire tellement de choses à la fois qu’on se retrouve face à des phrases qui n’en finissent plus.

    Bref, je trouve au contraire le style très adapté au sujet ; je ne sais pas ce que vaut le roman mais ça fait du bien de voir une fiction sur la Shoah dont l’écriture essaye de trouver une place dans la tradition de cette littérature parce qu’une écriture « simple » n’est pas la bienvenue quand on en traite. »

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  3. Chapitre Onze a écrit: 22 août, 2014 à 10 h 03 min

    Je l’ai lu le mois dernier. J’ai aussi eu la chance de convier Valentine Goby à mon club de lecture. Elle nous a expliqué l’origine et le pourquoi de ce livre.
    C’est vrai que ce n’est pas un livre facile à lire. Mais, justement, la façon qu’elle à eu d’écrire cette histoire, ses mots crus, c’est ce que j’ai trouvé intéressant. J’ai trouvé justement que par cette approche enfin, nous pouvions ressentir ce qu’ont vécu ces gens. Peut-être préfèreras-tu lire Si c’est un homme de Primo Levi, qui m’a énormément touchée.

    Répondre
    • Livresse des Mots a écrit: 22 août, 2014 à 17 h 37 min

      Parfois j’apprécie ce qui est cru, mais ce roman m’a semblé sombrer carrément dans le vulgaire, et je n’y ai pas trouvé d’intérêt, mais ça ne concerne que mon ressenti et je respecte tout à fait le travail de Valentine Goby. Je pense que j’aurais apprécié en discuter avec elle.
      J’avais lu « Si c’est un homme » de Primo Levi et je l’ai beaucoup aimé. J’aime les romans justes qui essaient de ne pas tomber dans le Pathos ou dans la vulgarité. Après c’est une période de l’histoire très « sale », violente et triste, donc c’est difficile à éviter. Le dernier que j’ai lu dans ce genre, c’était « L’enfant de Schindler », destiné à un public plus jeune : un très bon livre. Tout est dit, mais avec pudeur…

      Répondre
  4. totorosworld a écrit: 2 août, 2019 à 18 h 40 min

    je me retrouve à 100% dans ton ressenti, je n’ai tellement pas accroché au style (question de sensibilité comme tu le dis) que j’ai eu du mal à le terminer, alors que l’histoire ne manque pas d’intérêt :(

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