Derrière ses couleurs acidulées et joyeuses, le roman Fans de la vie impossible, écrit par Kate Scelsa et publié dans la collection Scripto de Gallimard, dissimule en réalité une histoire plus sombre qu’il n’y paraît. L’histoire d’adolescents en mal de vivre. D’adolescents solitaires, trop peu sûrs d’eux, d’adolescents qui n’acceptent pas leurs différences. D’adolescents pourtant décidés à vivre pour le meilleur… et l’impossible.
Ils vont se trouver. « Ils », ce sont Jeremy, Mira et Sebby. Le premier, un jeune garçon discret, solitaire et passionné d’art, fuit les autres pour se protéger – surtout depuis ce triste épisode au printemps dernier, qui l’a profondément fragilisé… La seconde collectionne les fringues pour cacher ce corps qu’elle méprise et s’entaille la peau pour se sentir vivante. Le dernier passe ses journées à traîner dehors pour échapper à sa famille d’accueil et à un lycée où il n’est plus le bienvenu. Jeremy, Mira et Sebby. Ils vont se rencontrer, s’aimer, s’accrocher les uns aux autres, comme à des bouées, pour ne pas se laisser emporter par le courant de leur souffrance. Un peu amis, un peu amants, qu’importe, Jeremy, Mira et Sebby sont ensemble, toujours, tous les trois. Sans frontière. Ensemble, ils imaginent qu’ils seront plus forts. Ensemble, ils pensent qu’ils vaincront leurs démons. Ensemble, ils pourraient presque croire au bonheur d’exister…
Autour de ce trio de tête gravitent d’autres personnages, tous finement croqués par l’auteur. Pas de stéréotypes, pas de « gentils », pas de « méchants ». Chacun essaie de composer avec ses sentiments, ses émotions, ses valeurs, ses principes, ses obligations, ses problèmes. Du professeur prévenant à l’élève amoureuse, de l’homosexuel à l’homophobe, de la grande sœur parfaite à la cadette insignifiante, de la mère d’accueil dépassée au père attentif, se dessine un joyeux – parfois douloureux – melting-pot d’échanges et d’interactions !
Fans de la vie impossible, c’est un récit sans prétention. Ce sont des tranches de vie, parfois légères et heureuses, parfois mélancoliques et angoissantes. Ce sont des tranches d’amitié, des tranches d’amour. Des tranches de colère, des tranches de haine. C’est la simplicité et la dureté du quotidien. Ce sont les dérivatifs – doux ou violents – pour se sentir exister.
Avec Fans de la vie impossible, Kate Scelsa exprime une grande compréhension du mal-être adolescent et esquisse une histoire toute en finesse.
C’est une très jolie chronique :)
J’ai bien aimé ce livre mais, j’ai eu du mal a accrocher à l’histoire.