Disconnect de Henry Alex Rubin est une chronique sociale moderne et profondément juste qui étudie le rapport de l’Homme à la technologie. Ce film met le spectateur face à des situations et des problématiques familières, propres à notre époque. Nous vivons dans une société hyper-connectée, où tout le monde a en permanence le regard vissé sur son smartphone, sur son écran d’ordinateur, sur sa tablette ou sur sa liseuse. Au travail, à la maison, dans les transports en commun – et partout ailleurs – les nouvelles technologies sont omniprésentes et ont envahi notre environnement – jusqu’à notre sphère la plus intime. A l’heure de l’hégémonie des médias et du web, c’est à celle où celui qui arbore la plus belle vie. Les gens se façonnent des vies factices et se réfugient derrière leurs personnalités numériques. Mais ils en oublient de communiquer dans la vie réelle… Ils se dissimulent derrière leurs écrans, profitent de l’invulnérabilité que semble offrir l’anonymat. Mais est-on aussi à l’abri qu’on le pense ?
Disconnect s’articule autour de trois histoires connectées. Un couple tente de garder la tête hors de l’eau suite au décès de leur enfant : lui se referme sur lui-même et elle trouve un confident dans un groupe de soutien en ligne. Une journaliste ambitieuse gagne la confiance d’un mineur qui vend son corps sur le web et l’approche dans le but de décrocher une interview croustillante ! Pour s’amuser, deux lycéens créent le profil d’une fille fictive et séduisent un camarade d’école solitaire, juste pour le taquiner un peu…
Le lien qui unit ces trois histoires ? Tous vont perdre le contrôle de leurs actions, abuser ou être abusés…
Disconnect s’attarde sur les dangers et les débordements de la technologie – en évitant habilement l’écueil du cliché et en gardant des propos nuancés. Utilisée à mauvais escient, elle devient une arme redoutable : pour tromper, pour abuser, pour blesser, pour humilier. Elle isole, elle verrouille la communication entre les individus. Ces trois histoires entrent en résonance, leurs secrets se mêlent, s’emmêlent. Elles exposent trois situations dans lesquelles les vertus de la technologie ont été dévoyées au profit de l’insensibilité, de l’inconscience, de l’irresponsabilité.
Une tension dramatique pèse sur Disconnect et s’accentue progressivement. Elle coupe le souffle, elle oppresse, elle terrifie. Les protagonistes s’enfoncent dans leurs mensonges, dans leurs silences, dans leurs solitudes. Jusqu’à un point de non retour ?
Disconnect est un film choral d’une grande justesse. Sans prendre position, il s’attache à rendre avec un maximum d’exactitude les différents vices d’Internet et incite à la prudence… Pour ce faire, Henry Alex Rubin ne lésine pas sur les moyens : Le dessein de Disconnect est soutenu par un casting convaincant, des personnages touchants, une construction audacieuse, et une intensité dramatique qui va crescendo… Un très beau film !
Pour s’amuser, deux lycéens créent le profil d’une fille fictive et séduisent un camarade d’école solitaire, juste pour le taquiner un peu…
« juste pour le taquiner un peu… » comme tu y vas ! Je n’appelle pas cela taquiner !
C’est de l’ironie. Bien sûr que ça va au delà de la taquinerie. Des gosses qui s’amusent de cette manière, ça donne envie de distribuer des tartes.
Eric et moi trouvons ce mot très inapproprié ! Ces deux jeunes n’ont aucune empathie pour ce garçon et sont déjà profondément cyniques !
Comme d’habitude, tes beaux articles me donnent envie de découvrir de nouvelles choses…Je vais essayer de voir ce film :D
Merci ! C’est un très beau film, poignant, je te le recommande chaudement :)