« Debout les morts » de Fred Vargas

Puisque l’on m’a prêté une bonne partie des romans de Fred Vargas et que j’en ai entendu beaucoup de bien, je m’y suis essayée. J’ai commencé ma découverte par « Debout les morts » (1995) et j’ai été moyennement convaincue. Il s’agit là d’un roman policier très différent de ce que j’avais l’habitude de lire jusqu’ici, et, avouons-le, j’avais hâte d’atteindre la dernière page…

Un matin, la cantatrice Sophia Siméonidis découvre, dans son jardin, un arbre qu’elle ne connaît pas. Un hêtre. Qui l’a planté là ? Pourquoi ? Pierre, son mari, n’en a que faire. Mais la cantatrice, elle, s’inquiète, en perd le sommeil, finit par demander à ses voisins, trois jeunes types un peu déjantés, de creuser sous l’arbre, pour voir si… Quelques semaines plus tard, Sophia disparaît tandis qu’on découvre un cadavre calciné. Est-ce le sien ? La police enquête. Les voisins aussi. Sophia, ils l’aimaient bien. L’étrange apparition du hêtre n’en devient que plus énigmatique.

Tout d’abord, l’intrigue m’a « relativement » plu. Pourquoi « relativement » ? Parce que certes, elle est plutôt bien ficelée, dynamique, riche en surprises et en rebondissements, mais malheureusement, il y a une grosse et importante ficelle de l’intrigue qui m’a semblé trop évidente et que j’ai démasqué dès les premières pages… Reconnaissez que c’est dommage, et ça nuit à certaines « révélations » finales. De plus, j’ai trouvé l’histoire assez longue à se mettre en place et j’ai déploré quelques longueurs ennuyeuses au fil de ma lecture. Mon intérêt s’est enfin éveillé aux deux tiers du romans, c’était un peu tard…

Les personnages – les trois Historiens fantasques – m’ont assommée, je n’ai rien éprouvé pour eux, ni sympathie, ni empathie, ni compassion, ni curiosité envers leurs personnalités originales et excentriques… Ils ne m’ont ni intéressée, ni amusée, ni émue. Que dire des autres protagonistes ? Aucun n’a touché ma sensibilité. Ni le vieux parrain, ex-flic pourri, bougon et désagréable, ni la jeune Alexandra, lunatique, naïve et un peu idiote, ni Juliette, la serveuse et l’amie timide, personnage transparent et tout à fait inconsistant à mon goût. Le style froid et distant ainsi que les dialogues décousus n’ont pas aidé à rendre les personnages chaleureux, et j’ai vraiment trouvé le tout dénué d’émotions et de sentiments : je n’ai ressenti aucune peine pour les victimes, aucun chagrin, pas la moindre petite affliction face à la mort.

Alors ? Mauvaise pioche ? Pour ne pas être en reste et risquer de me faire un avis erroné, j’ai commencé un autre roman de cet auteur.