Une brasserie lilloise, un midi. Un homme, une femme. Un regard échangé. Une brûlure, dans tout le corps. Ils sont envoûtés, électrisés. Elle, Emma, femme mariée et mère comblée. Lui, Alexandre, homme marié et journaliste épanoui. Emma et sa mélancolie. Alexandre et ses lèvres charnues. Dans cette brasserie, chaque midi, ils se retrouvent, se regardent, se cherchent, se frôlent, se désirent, hésitent. Ils vont se fondre, se perdre l’un en l’autre. Tout quitter. Tout risquer. Ensemble.
J’ai découvert Grégoire Delacourt avec son somptueux dernier roman, Danser au bord de l’abîme, une merveille de tendresse et de poésie. Dans ce récit sensible, le lecteur découvre une femme à la dérive. Une femme qui ose écouter son désir. Un femme qui aspire à sortir du cadre de sa vie et à profiter de l’instant présent, pleinement, intensément. Une femme qui espère se redéfinir, dans les bras d’un homme. Grégoire Delacourt se glisse dans la peau d’Emma et lui prête sa voix pour pousser un cri du coeur, un cri du corps, un cri de l’âme. Il ne porte pas de jugement sur son héroïne, il la comprend et la respecte profondément, malgré ses erreurs, malgré ses égarements. Malgré son égoïsme et son inconséquence.
« Je me souviens de cet enseignement de ma mère : le désir vient avec la connaissance de l’autre, et cette connaissance, Emmanuelle, mène à l’amour. »
Danser au bord de l’abîme raconte l’amour, raconte l’espoir. Raconte la vie, raconte la mort. Raconte le remord et le pardon. Danser au bord de l’abîme nous dit qu’une vie n’est pas linéaire. Qu’elle est parsemée d’aspérités. Qu’elle est composée de voies alternatives, que l’on choisit d’emprunter ou non. Grégoire Delacourt explore ces circonvolutions avec finesse et bienveillance. Et il nous emmène là où l’on ne s’y attend pas. A l’instar d’Emma, il nous surprend en empruntant des voies inattendues.
Le matériau de ce récit, c’est l’humain. Les sentiments, les émotions, les envies. La générosité et le partage. Le chagrin et la peur. Le matériau de ce récit, ce sont toutes ces petites rencontres, desquelles naissent beaucoup de tendresse et de bonté.
Les mots de Grégoire Delacourt sonnent juste. Ses mots vibrent, résonnent. Légers et forts, doux et piquants, ils se gravent dans la mémoire. Danser au bord de l’abîme est un roman qui vous élève, vous grandit.
« Le désir ne tient pas toute une vie, m’avait-elle dit.
L’amour non plus, lui avais-je répondu. Moi, je crois au premier regard, maman. Je crois à la première impression. Je crois au langage de la chair. Au langage des yeux. Au vertige. À la foudre.
– Ce à quoi tu crois, ma petite fille, cela aboutit au chagrin. »
Je crois qu’il a tout pour me plaire ce dernier roman…! J’avais adoré son précédent !
J’ai une relation en dents de scie avec cet auteur… Je ne sais plus à quoi m’attendre avec lui !
Mais tu me donnes envie et je lis beaucoup d’avis positif sur ce roman.
Je n’ai pas toujours été convaincue par cet auteur mais ta chronique me donne envie de retenter ma chance avec ce dernier roman !
Eh bien c’est le premier que je lis de lui et je ne suis pas déçue ! Mais dans certaines chroniques, j’ai lu que ce dernier roman était plu « mature » que ses précédents, notamment au niveau de son style. A tester je pense. Tu me diras !
Je veux tellement le lire celui-là !
Il a l’air super ! =)