Avec Comment je me suis débarrassé de ma mère, Gilles Abier signe un recueil de nouvelles stupéfiant, audacieux et grinçant ! Ah, les mères… on les imagine douces, tendres, aimantes, dévouées, porteuses de sagesse… mais jalouses, possessives, névrosées, cruelles ? Dans ces cinq récits, Gilles Abier écorche l’image de l’amour maternel et ose dresser des portraits terrifiants de mères psychologiquement instables. De mères tyranniques. De mères destructrices. Des mères toutes jugées à travers le regard impitoyable de leurs enfants… La parole leur est donnée et ils déversent leur fiel sans retenue, sans pitié, expriment leur besoin de s’émanciper d’une relation devenue trop pesante, de fuir et de mettre hors d’état de nuire ces mères qui entravent leur construction.
Dans Comment je me suis débarrassé de ma mère, on se délecte de la plume caustique et acérée de Gilles Abier, des mots plein de ressentiment et de haine qu’elle vomit sur le papier. Sans concession, l’auteur dissèque les rapports conflictuels qu’ont les adolescents avec leurs parents. L’ingratitude face à l’autorité, l’envie de liberté face à un besoin de protéger ? Des conflits bien trop ordinaires pour satisfaire Gilles Abier ! Il préfère voir plus loin et frapper plus fort !
On découvre les histoires dérangeantes d’un adolescent contraint de gérer les déboires amoureux et les obsessions de sa mère, d’une jeune joueuse de tennis soumise aux ambitions démesurées de sa mamanager, d’un enfant irrité par la laideur, la bêtise et la pauvreté de sa génitrice et d’une jeune fille dépassée par les intrusions déplacées de sa mère dans sa vie privée… Humiliation, harcèlement, provocation, injustice, malveillance… des souffrances infligées par la personne censée les aimer et les protéger, des souffrances difficiles à gérer pour ces jeunes gens désarmés… Désarmés, vraiment ? Victimes, vraiment ? Gilles Abier a le don d’ébranler nos certitudes et d’émousser nos jugements en quelques phrases bien senties.
Gilles Abier est un maître dans l’art de ménager ses effets, d’entretenir des situations ambivalentes et angoissantes, de nous bousculer avec des chutes brutales. Comment je me suis débarrassé de ma mère est un petit roman, sombre, brutal et cruel. Il est indigeste mais aide à réfléchir sur le mal-être de certains adolescents. Un livre pour eux, un livre pour leurs mères. Et pour tous les autres.
Lire mon avis sur La piscine était vide du même auteur.
La piscine était vide m’avait bien plu. Et comme tu dis, il ne sait pas ménager son lecteur ;-)
La piscine était vide m’a énormément marquée, j’avais été estomaquée, quelle fin ! J’adore la plume de Gilles Abier !
Il est fort ce Gilles Abier ! J’ai adoré !
Très fort oui ! Je ne compte pas m’arrêter là, je vais découvrir ses autres titres dès que possible !
rien que le titre me donne envie !!!!!!!!!!!!!!!!
Je me demande comment je dois prendre cet aveu … :p :p
:D
Un gros coup de cœur pour ce recueil, et pour ta belle chronique !
La nouvelle Une amie en moins m’a donnée des sueurs froides, tant l’histoire se rapproche de la réalité : la protagoniste s’appelle Solène, et est âgée de 17 ans ; ma sœur s’appelle Solène (même orthographe qui plus est) et va bientôt avoir 17 ans. Et récemment, elle a vécu quelque chose d’assez similaire à ce qui est décrit dans la nouvelle…!
Et oui, malheureusement, malgré la violence de ces récits, on sent qu’ils sont d’une grande justesse…
Quand j’ai eu ce livre entre les mains, je ne savais pas vraiment s’il allait me plaire mais franchement quel claque ce livre ! J’adore le parti pris de Gilles Abier avec ces mères qui sont loin des belles images d’épinal ! Et l’écriture est tranchante ! Vraiment une belle lecture avec une fin qui interroge ;)
Oui, j’ai lu attentivement ta chronique après avoir rédigé la mienne :) J’aime beaucoup la manière dont Gilles Abier renverse nos certitudes avec des petites phrases de fin qui remettent toute la lecture en perspective… !
Caustique, acéré, dérangeant, c’est exactement ça !
Les livres de cette collection me tentent beaucoup, et celui-ci n’échappe pas à la règle :P
J’adore les nouvelles, et la thématique m’intéresse. Je prends note de ce titre !