« Comme des images » de Clémentine Beauvais est le genre de lecture que j’aime : rapide, mais intense ! En peu de pages, l’auteur parvient à nous envoyer une série d’uppercuts en plein estomac et à nous retourner le cœur ! Très honnêtement, je serais tristement passée à côté de ce roman sans quelques avis persuasifs découverts sur la Toile.
Mais de quoi s’agit-il ? Comment un petit livre de deux cents pages peut-il susciter un tel émoi ? Parce qu’il est criant de vérité, parce qu’il véhicule des messages que chaque adolescent devrait recevoir en son sein. Parce qu’il nous expédie dans le très illustre lycée Parisien Henri IV, « Hache Quatre », lieu de compétition, d’ambition et d’exigence, auprès d’élèves qui ont été formatés pour réussir, réussir à tout prix, réussir coûte que coûte. Auprès de ces élèves qui oublient de profiter et renient leur identité, ne vivant que dans l’attente de la consécration de leurs efforts – devenir médecin, avocat, ministre… !
Seulement, ces jeunes gens ont besoin de vivre et de s’évader de leur quotidien rigoureux. C’est le cas de Léopoldine, qui passe de bons moments avec son petit ami. Jusqu’au jour où elle décide de le quitter pour un autre, et lui de publier une vidéo humiliante d’elle sur le web et de la répandre auprès de tous les élèves, parents d’élèves et professeurs de ce lycée nanti. Mais « Comme des images » n’est pas uniquement le récit de cette fracassante humiliation. C’est un récit sur la possibilité de rester digne, sur les dangers de la vengeance et de l’exposition sur Internet, sur le mal-être et le désir de révolte adolescents.
C’est aussi un roman qui aborde de façon intelligente le thème de la gémellité et y apporte un point de vue tout à fait particulier. Les deux sœurs se ressemblent « comme des images », mais l’une est populaire et extravertie, l’autre effacée et réservée… L’auteur complexifie les relations entre les personnages – deux sœurs jumelles et une amie – en montrant que les frontières sont minces entre amitié, amour, désir et idolâtrie. Nous sommes face à un trio – amical, amoureux ? – des plus surprenants et l’auteur en tire les ficelles avec pertinence.
L’auteur rompt volontairement la chronologie et la linéarité du récit en intégrant des souvenirs de la narratrice et des flash-back. Loin de désarçonner et de perdre le lecteur, ça intensifie la lecture et lui donne davantage de consistance. Le lecteur doit investir son énergie et ses émotions pour apprécier chaque facette de ce roman substantiel.
A mettre dans toutes les mains !
Tout le monde se confond avec tout le monde. On s’attend toujours à ce qu’on arrive pile à tel endroit, à tel moment, et donc c’est toujours exactement ce qu’on fait – on pourrait aussi bien être quelqu’un d’autre sans que ça se remarque. On passe d’une personne à l’autre, on parle à l’un comme à l’autre, on confond tout le monde… On se laisse tomber et on se récupère comme si rien n’était arrivé. Il n’y a rien de solide nulle part, rien ni personne n’est irremplaçable. On vit parmi nos propres doublures. Et même quand, une fois de temps en temps, on essaie de se faire un peu imprévisible, ça rebondit sans même denter la carrosserie.
De moi-même, je ne me serais probablement pas intéressée à ce livre, mais ton avis donne vraiment très envie de s’y plonger! :)
Oulala, j’ai TROP envie de le lire….
Au fait très joli nouveau graphisme^^
J’ai lu un seul livre pour l’instant de chez Sarabcane ; j’ai beaucoup aimé !
Je vais bientôt recevoir un de leurs services-presse :)
Celui ci me tente bien !
A ce point ?? J’ai tendance à penser que ce genre de livre va tellement m’énerver que je n’ose pas me lancer ;) bon mais si je le trouve, je le lis !
Très belle chronique ma choupette, tu rends tout à fait justice à ce roman, ou, devrais-je dire, cette petite bombe… A mettre dans toutes les mains, ça oui !
Je te déteste plus j’avance dans ton blog plus j’ai envie de découvrir des truc ;D
A cause de toi ma wish va s’agrandir, tes arguments sont tellement convaincant !