Pascal Croci. Voilà un illustrateur au talent bien atypique, à la patte graphique singulière. Son adaptation du roman Carmilla, une fois encore, en démontre toute la splendeur. Étrangement envoûtante, délicieusement gothique, d’une beauté saisissante, cette œuvre s’inscrit parfaitement dans l’univers visuel de Pascal Croci. On effleure la couverture du regard, et instantanément, on sait de quoi il s’agit, de qui il s’agit.
En Styrie, perdue dans une immense étendue enneigée, se trouve la demeure de Laura, une bâtisse pittoresque, solitaire, coupée du monde. Une nuit, il y a très longtemps, quand elle avait six ans, Laura a été victime d’une hallucination. En s’éveillant, elle a découvert dans sa chambre l’apparition d’une jeune femme d’une très grande beauté. Profondément marquée par cette vision, elle a sombré peu à peu dans l’angoisse. Un beau jour, pour égayer sa fille et tenter d’adoucir sa solitude, son père fait venir de loin sa cousine Carmilla. De la compagnie pour se distraire, la jeune Laura s’en réjouit ! Mais à l’arrivée de cette dernière, c’est le choc. Qui est-elle vraiment ?
L’histoire de Carmilla est narrée par Laura. C’est comme une confession, qu’elle nous chuchoterait à l’oreille, un peu anxieuse. Cette proximité, cette intimité brise les barrières et le lecteur se trouve plongé dans ce récit mystérieux, merveilleux, sombre. Pascal Croci réussit le pari d’instaurer une ambiance inquiétante, marquée par ces immenses étendues enneigées, par cette forêt aux arbres morts, par les corps décharnés et les silhouettes filiformes des protagonistes, par les pierres tombales qui parsèment le village abandonné. Des paysages de désolation, des ombres qui se meuvent, un silence que l’on devine écrasant, le froid pénétrant de l’hiver… Cette atmosphère lugubre et anxiogène accentue la tension du récit.
Le dessin de Pascal Croci, vif, hanté, ses couleurs désaturées et ses grandes cases – qui nous permettent de vivre l’histoire de l’intérieur – intensifient le récit de Laura. Gros plans et plans d’ensemble s’enchaînent à toute vitesse : à la fois proche et lointain, le lecteur s’implique émotionnellement, mais reste impuissant face à la fatalité de l’histoire.
Une belle interprétation du roman Carmilla, magnifiée par l’art de Pascal Croci !
Les illustrations ont vraiment l’air très belles!
Un gros coup de cœur pour cette BD ! <3
Au fait, tu prends les livres en photo maintenant, non ? Ca rend super bien !
Mais *_* En fait, en BD, on aime vraiment pareil toi et moi !
Oui j’ai enfin acheté un reflex, et j’essaie de faire des jolies photos des BD et albums que je lis :)