Après Rouge Tagada et Mots rumeurs, mots cutter Charlotte Bousquet et Stéphanie Rubini poursuivent leur collaboration avec Bulles & Blues. Dans ce troisième volet – tout aussi sensible et percutant que les précédents – elles continuent de décrypter les troubles de l’adolescence, les souffrances, les angoisses, les révoltes. Pour mener à bien un projet cohérent et solide, elles s’appuient sur une photo de classe, qu’elles passent au crible : elles racontent l’histoire des élèves, à tour de rôle.
Soan et Chloé sont frère et soeur. Enfin, pas tout à fait. Sa mère à elle s’est remariée avec son père à lui. Si les liens du sang son absents, les liens du coeur sont, eux, très forts. Soan et Chloé s’adorent. Se comprennent, se soutiennent. Pourtant ils sont très différents. Il joue du violon et est doué à l’école. Elle dessine – gribouille, selon sa mère – et récolte des mauvaises notes dans toutes les matières. Peu à peu un écart se creuse entre les deux. Il est l’élève modèle dont les parents sont fières, elle est l’adolescente pénible et récalcitrante. Elle aime et admire son frère, elle cherche sa compagnie. Il a honte de sa soeur et l’esquive, à la maison comme à l’école. Alors Chloé se sent bien seule et incomprise…
Avec Bulles & Blues Charlotte Bousquet et Stéphanie Rubini entrent dans le quotidien houleux d’une famille recomposée. Elles racontent la difficulté d’y trouver sa place, de s’y sentir bien. Les chamailleries entre frère et soeur, normalement puériles et sans conséquences, deviennent ici un conflit plus larvé. Un conflit qui repose sur de profondes différences, un conflit qui ronge, qui sépare.
Chloé n’est pas une adolescente à problèmes mais une jeune fille en mal d’amour. Une jeune fille en quête de reconnaissance et qui se cherche. Qui a besoin de trouver un but à poursuivre, une cause à défendre pour se sentir utile, se sentir exister.
Dans la lignée des précédents albums, Bulles & Blues conserve un graphisme coloré et girly qui nous aide à entrer en douceur dans la vie de ces adolescentes, à les comprendre et à les apprécier telles qu’elles sont, avec leurs forces et leurs faiblesses… Une série d’ouvrages pertinents à découvrir ! A mettre dans les mains des jeunes – pour qu’ils puissent s’identifier et trouver du réconfort – et dans les mains des adultes – pour qu’ils comprennent davantage certains troubles de l’adolescence. Et dans toutes les autres mains, pour le plaisir !
Une belle et girly lecture ;-)
Je l’ai quand même trouvé un poil en dessous des deux autres.
Je n’ai jamais lu Rouge Tagada, il faudrait vraiment que j’y remédie ! Du coup je n’ai pu que comparer avec Mots rumeurs, mots cutter, qui est effectivement un peu plus violent, plus percutant.
Je compte bien le découvrir très bientôt !