« Broadchurch », réalisée par Chris Chibnall, est une série télévisée en huit épisodes diffusée en France à partir de Février 2014. Ce thriller psychologique efficace se déroule en huis clos dans la petite communauté paisible de Broadchurch. La vie douce et tranquille qui s’y écoule bascule dans l’horreur et l’effarement le jour où le corps du petit Danny Latimer est retrouvé sans vie sur la plage, en bas des falaises.
Alec Hardy – nouvellement promu au sein de la police de Broadchurch – prend l’affaire en main, en collaboration avec Ellie Miller, proche de la famille de la victime. Impliquée émotionnellement, elle va se confronter à l’antipathie et au détachement de son mystérieux patron… Tandis que l’enquête suit son cours lentement, la confiance des habitants s’étiole et la suspicion s’enracine dans toute relation. La méfiance naît à l’égard des amis et des voisins car dans cette petite ville, tout le monde devient suspect. Les médias sont aux aboies et les profonds secrets des habitants sont exhumés un à un… Alors l’apparente quiétude de la communauté de Broadchurch s’effondre…
Le format en huit épisodes est un choix très pertinent, ni trop long, ni trop court. La série prend le temps d’étudier les personnages avec précision, de passer leur vie au peigne fin, d’éveiller les soupçons à partir de peu d’éléments. Le déroulement de l’affaire semble authentique : elle piétine, elle avance, recule, explore de fausses pistes, puis finit par se resserrer inexorablement autour de l’assassin… La tension est habilement maintenue par des cliffhanger plausibles et distillés avec parcimonie.
Cette première saison est une véritable étude de mœurs. Elle explore en profondeur les conséquences du drame sur cette communauté intiment soudée. « Broadchurch » démontre que l’on ne connaît jamais vraiment les personnes auprès desquelles on vit : et lorsque les apparences se fissurent, elles dévoilent une réalité nettement moins séduisante. Dans l’intimité de ce village, au cœur même du drame, on assiste à une enquête brûlante et à ses dégâts collatéraux : déchaînement des médias, exhibition des douleurs et des secrets – passés ou actuels – de chacun, suspicion croissante… Et, dans la tourmente, une famille brisée qui ne parvient pas à faire le deuil… Une famille brisée qui va devoir essayer de se reconstruire…
Je l’ai adoré même si le coupable m’a un peu déçue.