Les deux premiers tomes de Bestiarius, la nouvelle série manga de Masasumi Kakizaki (Rainbow, Green Blood), viennent de paraître simultanément aux éditions Kaze ! Avec Bestiarius, le mangaka s’essaie au Shonen et, bien qu’on retrouve son style graphique sombre et violent, le pari est réussi ! A l’issue de ma lecture du tome un, je n’ai qu’une recommandation à vous faire : découvrez cette série !
1er siècle après Jésus-Christ. L’hégémonie de l’Empire Romain est à son apogée, ses impitoyables légions achèvent de faire plier les contrées qui opposent de la résistance. Prisonniers de guerre, criminels, orphelins, hommes et monstres sont asservis sans distinction. Tous échouent dans des arènes où ils sont contraints de livrer des combats sanglants pour survivre – et divertir le peuple Romain.
Deux récits s’entrecroisent dans les geôles de l’arène : Bestiarius retrace les destins sanglants de Finn et Zénon, deux bestiari – des gladiateurs redoutables, élevés par des créatures fantastiques. Finn est le protégé de Durandal, une puissante Wyverne qui l’a pris sous son aile à son arrivée dans l’arène, alors qu’il était encore un enfant. Zénon a été élevé par le Minotaure et a grandi auprès de Talos, une créature douce et inoffensive. On découvre les liens qui unissent ces hommes à leurs familles de substitution. Des liens puissants que la peur, la mort et la souffrance ne peuvent briser. Au cœur de l’arène, dans l’horreur des combats à mort, il y a de l’amour et de la solidarité, tous deux porteurs d’espoir…
On trouve différentes influences dans Bestiarius. Pour enrichir son récit, Masasumi Kakizaki puise dans la mythologie grecque, dans le folklore médiéval, dans l’Histoire, mais aussi dans l’univers du jeu de rôle. Cette mixité des sources d’inspiration donne lieu à un melting pot fantastique ! Merveilleux et Histoire se rencontrent, Wyvernes, Minotaure, Manticore, Gobelins et gladiateurs s’aiment et s’affrontent dans ce récit hautement épique !
Mais Bestiarius ne se contente pas d’offrir un catalogue de combats spectaculaires pour captiver un jeune public assoiffé d’action et de violence. Il s’agit d’une très belle histoire sur l’amour familial, d’une leçon de vie sur la bravoure et le dévouement qu’il engendre, sur les sacrifices qu’il exige. Ce premier tome véhicule des émotions fortes, accentuées par un graphisme expressif. Les visages et les regards des personnages sont poignants et transpercent le cœur du lecteur. Talos, son regard malheureux et son expression implorante, j’en frémis encore…
Parlons-en, du dessin ! Bestiarius ne serait pas ce qu’il est sans le style si particulier de Masasumi Kakizaki, identifiable au premier coup d’oeil ! Les dessins sont noirs et denses, ils instaurent une ambiance sombre et violente. Les scènes de combats sont dynamiques et foisonnantes, elles regorgent de détails et le lecteur peut facilement se perdre dans leur contemplation.
Bestiarius est un début de série savamment dosée. Entre Imaginaire et Histoire, entre action et émotions, entre violence et sentiments !
Tellement longtemps que je n’ai pas lu de manga de ce genre. Tu me donnes envie de m’y remettre !