Aussi libres qu’un rêve est le premier roman de Manon Fargetton, publié en 2006 aux éditions Mango. Suite au succès grandissant de l’auteur, il a fait l’objet d’une réédition aux éditions Castelmore en 2016 et sort en poche cette année.
Manon Fargetton a écrit Aussi libres qu’un rêve entre seize et dix-huit ans. Cette oeuvre de jeunesse est une belle ode à la liberté, elle est empreinte de l’espoir, de la ferveur et de l’idéalisme propres à l’adolescence.
Fin du XXIe siècle, en Bzh, région soumise au gouvernement tyrannique du Président Chan Wallow. La loi des Dates est un pilier de la politique sociale de la région : elle régit la vie des individus en imposant des métiers en fonction du mois de naissance. Les enfants nés en Janvier auront accès aux fonctions les plus émérites, tandis que les enfants nés en fin d’année n’auront accès qu’aux professions les plus ingrates.
Silnëi et Minöa sont soeurs jumelles : l’une est née le premier Janvier à 0h17, mais l’autre la précède de quelques minutes et est née… le 31 Décembre à 23h58. L’une sera actrice, l’autre filtrera les algues au fond des océans. Pourtant, bien que leurs destins s’annoncent très différents, elles se trouveront un point commun : le même mal-être dans une société qui bride leur liberté et les empêche d’être ce qu’elles voudraient. Pourront-elles se dresser contre l’ordre établi pour regagner leur indépendance ?
Rappelons que ce roman a été écrit par une toute jeune fille, ce qui explique aisément son petit côté doux et naïf. Manon Fargetton nous présente une poignée d’adolescent insoumis, portés par l’espoir d’un monde meilleur. Des adolescents qui feront l’expérience de la dissidence, mais aussi, timidement, l’expérience de l’amour. Le lecteur, attendri, assiste aux premiers émois amoureux sur fond de révolution.
Ce que Manon Fargetton a parfaitement réussi, c’est créer un univers futuriste original et convaincant – c’est ce grand talent que l’on retrouvera par la suite dans chacun de ses romans. Si son univers est ici moins abouti que dans L’héritage des Rois-Passeurs ou Les Illusions de Sav-Loar, il convient tout de même de saluer l’effort, qui laissait présager de la suite. Ainsi, on découvre avec ravissement les TranS, les lévi-liTs, les monogliss-R et autres étrangetés, qui nous fondent dans une agréable ambiance science-fictionnesque…
C’est vrai, l’intrigue est plutôt simpliste, les événements s’enchaînent un peu trop vite et aisément, on voit venir certains rebondissements de loin… mais ce sont des petits défauts que l’on peut sans doute imputer à la jeunesse de l’auteur et dont elle a su se départir dans ses autres romans. Aussi libres qu’un rêve constitue donc un bon premier roman. C’est une belle histoire qui apporte un peu de rêve et d’espoir dans un monde de plus en plus sombre…
Je n’ai pas aimé mais il faut quand même se le dire : pour un livre qu’elle a écrit à 16 ans, c’est franchement étonnant !