Véritable épopée historique et sentimentale, Le pont invisible de Julie Orringer situe son intrigue dans l’époque tourmentée de la Seconde Guerre Mondiale et installe son récit au cœur d’une Europe à feu et à sang. De la montée progressive de l’antisémitisme à l’apogée de la violence, de Paris à Stalingrad, Julie Orringer dresse une fresque atroce des événements survenus lors de ce conflit mondial qui a déjà fait couler tant d’encre…
Le récit du roman Le pont invisible s’ouvre sur les années Parisiennes d’Andras Lévi – jeune Juif Hongrois étudiant en architecture – porteuses d’espoir et synonyme d’avenir. Il découvre la vie trépidante de la diaspora Juive, fait ses premières preuves en tant que futur architecte doué, et rencontre la belle et mystérieuse Klara, professeur de danse au passé trouble, dont il s’éprend. L’insouciance de ces douces années et l’ivresse de cet amour naissant déclinent quand la menace de la guerre s’accroît. En Europe les tensions s’accentuent, la violence et la haine à l’encontre du peuple Juif s’aiguisent. Quand la guerre éclate, Andras, contraint de rentrer à Budapest, est enrôlé de force par le STO et envoyé dans des camps de travail impitoyables. Quant à Klara, elle n’a d’autre choix que d’essayer de survivre, lutter contre les menaces du passé et attendre le retour d’Andras… Mais la guerre est longue et implacable, les meurtrissures qu’elle impose au corps et à l’âme sont irréversibles…
Ce roman magistral retrace la lente agonie de la Hongrie et de ses habitants durant la Seconde Guerre Mondiale. Documenté et précis, Le pont invisible relate des faits historiques concrets, offrant de nombreux repères au lecteur. Le contexte dans lequel s’insère la romance fictive entre Klara et Andras est retranscrit avec fidélité et clarté. La Seconde Guerre Mondiale est un thème déjà fort exploré, mais elle est ici appréhendée depuis la Hongrie, pays dont l’histoire est plus méconnue.
L’auteur met sa plume sensible au service d’une histoire qui ne l’est pas moins. Avec pudeur, Julie Orringer évoque l’attente, l’absence, le manque, la terreur muette de la mort, de la perte et de la séparation. Elle pose des mots simples et justes sur le désespoir galopant qui s’empare des esprits et les ronge jusqu’à ce qu’il ne reste plus une once d’espoir ou d’optimisme, sur la douleur toujours plus vive, sur cette terrible descente aux enfers…
Le pont invisible est une saga romanesque émouvante et sincère. Un témoignage percutant sur le chaos de la guerre et sur les affres de l’antisémitisme. Une histoire d’amour bouleversée et bouleversante. A lire !
Andras essayait de la voir de l’œil de son frère, c’est-à-dire pour la première fois. Il y avait quelque chose d’intrépide, de gamin, dans ses attitudes, comme s’il restait en elle une part d’enfance. Mais son regard était celui d’une femme qui a vu sa vie changer du tout au tout. Voilà ce qui faisait d’elle une nymphe, se dit Andras : elle incarnait à la fois l’intemporel et la fuite irrévocable du temps.
Il n’était plus qu’une bête sur la surface de la Terre, comme il y en avait des milliards. Le fait qu’il ait connu une enfance heureuse à Konyar, qu’il soit allé à l’école, qu’il ait appris à dessiner, qu’il soit parti à paris, qu’il soit tombé amoureux, qu’il ait fait des études, travaillé, qu’il ait eu un fils, rien de tout cela ne lui garantissait l’avenir. C’était surtout une affaire de chance. Rien de tout cela n’était une récompense, pas plus que le Munkaszolgalat n’était un châtiment. Rien qui lui ouvre des droits au bonheur, ou au bien-être. […] Il n’était plus qu’une particule de vie, une poussière humaine, perdue sur la bordure est de l’Europe.
Je ne connaissais pas il a l’air vraiment magnifique :) merci de la découverte :) !!
Je fais le tour de ton blog, pour rattraper mon retard… J’ai lu ta chronique il y a quelques jours, et elle m’a bouleversé. J’avais déjà envie de lire ce roman avant, maintenant c’est comme une urgence. Merci ma belle pour cette découverte :)
Je ne connaissais pas mais ça a l’air intéressant comme histoire !
Un livre passionnant, très bien documenté et jouissant d’une bonne traduction soignée.
Impossible !