Il me semble indispensable, voire essentiel, lorsque quelque chose vous claque à la figure de prendre le temps… de digérer la chose pour mieux la rendre. C’est le cas de cette bande dessinée à la thématique percutante. Que l’on soit touché ou non par le processus d’adoption, il est radicalement impossible de rester de marbre face au nouveau récit de Zidrou & Monin : L’adoption t.1 : Qinaya.
« – Désormais, elle fait partie de ta vie !
Comme mon arthrose, tu veux dire ? »
« Un séisme de magnitude 8.5, ce bon vieux Richter en eût rougi de plaisir » … Suite à cette nouvelle catastrophe naturelle au Pérou, Alain et Lynette décident de sauter le pas et de tenter la grande aventure de l’adoption à l’étranger. C’est par une belle journée d’été qu’arrive la petite Qinaya, perdue au milieu de sons qu’elle ne comprend pas et noyée dans un océan d’attention, d’amour et de baisers. Seul Gabriel – le papy grognon – reste à distance de cette nouvelle petite couleur caramel … jusqu’à ce vendredi ! Un vendredi comme les autres pour Gabriel – le vendredi c’est le jour des Gégés – le rendez-vous hebdomadaire de ces trois septuagénaires (Gabriel, Gaston et Gérald) à l’allure et aux remarques succulentes, mais cette fois Qinaya est de la partie ! Le pauvre Gabriel n’est pas au bout de ses surprises entre cette petite qui ferait fondre un iceberg au beau milieu de l’Antarctique et ses propres souvenirs de père absent qui lui reviennent avec violence. L’adoption ou comment l’arrivée d’un petit être peut chambouler une quantité de vies bien établies … le tout pour le meilleur !
Cette bande dessinée est l’illustration parfaite de ce que l’on nomme « le roman graphique », un lieu où les phylactères apportent les infos nécessaires mais où le dessin, ici celui d’Arno Monin, remplace à la perfection, et mieux encore, les sous-entendus, les non-dits et ses sentiments trop compliqués auxquels aucune phrase ne pourra donner le parfait écho. Un cadrage rapproché sur une main posée ou un regard ému nous permet de tout ressentir à l’identique – frissons compris ! Zidrou illustre une fois de plus à la perfection (cf. Boule à zéro) cette difficulté déconcertante qu’ont les adultes à exprimer leurs émotions au contraire de la simplicité touchante avec laquelle les plus jeunes en font part ! Une bande dessinée coup de poing notamment grâce à une fin magistrale qui vous arrache quelques larmes et vous fait amèrement regretter de ne pas encore tenir la suite entre vos mains.
« Parfois je me demande … tout cet amour qu’on a pas donné … qu’est-ce qu’il devient ? Je veux dire … personne n’a jamais pensé à installer des conteneurs pour le recycler ? Vous savez ? Comme pour les piles ou les vieux papiers… »
Gros coup de cœur moi aussi pour cette BD ! Et puis cette fin… ! On s’attend juste à une histoire banale mais efficace sur l’adoption et paf la grosse claque ! La suiiittee vite ! :D
Oui, je n’ai rien vu venir non plus. J’étais dans le déni à la fin, en mode « non non non non » ! Vivement la suite ! <3
Je l’ai offert à mon père il y a peu… Il faut absolument que je m’y plonge, elle a l’air tellement ❤️
Elle est magnifique oui… Charlotte et moi avons toutes les deux eu un coup de cœur magistral <3
ma prochaine lecture BD, comme j’ai hâte!
Une très belle lecture en perspective alors ! ;)
Eh bien! Tu as bien fait d’attendre pour rédiger cette chronique. Elle est superbement écrite ma Cha :-)
Il m’a fallu le temps pour que les mots soient à la hauteur des émotions <3
Une merveille ! Vivement la suite !
Pour moi aussi, cette lecture a été un grand coup de coeur. :)