Vous l’avez sûrement déjà croisé. Sur le web, dans une librairie, sur une affiche. Vous en avez sans doute entendu parler. « Half Bad » de Sally Green et l’incroyable plan de communication qui entoure sa sortie. Vous l’avez peut-être vue, cette main sanglante et implorante derrière des barreaux. Ce roman ficelé, qui vous supplie « délivrez-moi ». Je l’ai délivré. Et je ne l’ai pas regretté.
Aucune originalité. C’est ce qui frappe de prime abord. Des ficelles énormes que l’on connaît par cœur. Des sorciers noirs – mauvais – et des sorciers blancs – bons. Un clivage mortel entre les deux. Et les moldus – oups, pardon, les béjaunes – les non-sorciers. Avouez que cela vous rappelle quelque chose… Mais nous avons mieux encore ! Un sang-mêlé, moitié noir moitié blanc, Nathan, fils du sorcier noir le plus terrible, le plus puissant, le plus destructeur de tous les temps : Vol… non pardon, Marcus.
Peu avant son quinzième anniversaire, Nathan est arraché de son foyer et enfermé dans une cage, dans un lieu retiré. Sa prison, il la doit au Conseil des sorciers blancs. Il lance une opération de dressage de grande envergure afin de le préparer à une mission périlleuse : le meurtre de son propre père. Absent depuis toujours, Nathan ne l’a pas connu. Mais il a l’intime conviction que Marcus l’aime. Envers et contre tout. Et qu’il se manifestera… bientôt…
Sally Green dépeint un monde instable dans lequel les sorciers vivent en secret au milieu de non-sorciers. Cet univers violent, sombre et répressif voit les magies noire et blanche s’affronter sans merci depuis des générations. Mais l’ordre est troublé par l’apparition de Nathan, unique sang-mêlé. Les blancs le tyrannisent, les noirs sont suspicieux. Difficile pour lui de trouver sa place dans ce monde inhospitalier…
« Half Bad » a le mérite d’être un bon divertissement, doublé d’une réflexion identitaire intéressante. Sally Green s’interroge sur ce qui façonne un individu. Son hérédité ? Son expérience ? Les influences extérieures ? Le monde dans lequel il vit ? Nathan veut poursuivre ses idéaux, mais il se rendra compte que le monde n’est ni tout noir, ni tout blanc… il existe un grand nombre de nuances et d’ambiguïtés qui en appellent à la méfiance, à la prudence.
Sally Green alterne deux modes narratifs distincts pour impliquer le lectorat dans le récit de Nathan : des chapitres sont narrés à la première personne du singulier – on est dans son esprit – et d’autres à la deuxième personne du singulier – on est projeté à sa place, on est dans sa peau. Sally Green nous interpelle. Nous choque. On est brutalement pris à partie, identifié à Nathan ! Comment rester indifférent ? Comment maintenir des distances avec son histoire ? Sally Green abolit les frontières et on bascule… L’intensité, la noirceur et le rythme du récit – soutenus par une plume tranchante – nous absorbent !
Il me tente bien et j’avais un peur justement de la comparaison avec Harry. Mais puisque tu m’as apprécié je sens que je vais pas tarder a l’avoir dans ma pile a lire.
C’est une très belle chronique que tu nous offres et du coup, il est difficile de résister à la curiosité qui m’envahit sur ce livre, d’autant plus que la couverture ne m’attire pas spécialement…
Merci :) ! Les avis sont très mitigés alors j’espère qu’il te plaira…
Ah c’est sûr qu’il était difficile de louper ce livre!! En tout cas il a l’air plutôt sympa!! Je me le note si jamais il passe entre mes mains :)
Je suis parfaitement d’accord avec l’idée des grosses ficelles qu’on voit venir de loin mais qui finalement nous réserve une belle surprise.
J’ai fait également la liaison avec Harry. On est une Potterhead ou on ne l’est pas :P
Il FAUT que je le lise ! Ta chronique me tente terribleeeement :D Gros bisous ma poupette ! <3
Comme toi, j’ai pensé que les ficelles étaient « grosses » mais une fois dedans je n’ai eu de cesse de continuer … Donc je reste entre deux eaux …