« 1565. La Renaissance…
L’Art et la Science sont en plein bouleversement, les guerres de religion couvent…
Mais une autre bataille, dans l’ombre, a déjà commencé. Une bataille qu’on livre autour du plus mystérieux des objets, de la plus merveilleuse des créations : le corps humain ».
Un concours inattendu de circonstances a poussé mon attention à se porter sur l’intégrale d’une série de bandes-dessinées que j’avais superbement ignorée jusqu’à maintenant, à savoir « La Licorne » de Mathieu Gabella et Anthony Jean. Mon œil affûté a immédiatement été frappé par le superbe graphisme de cette œuvre, j’ai donc fait fi du résumé qui ne m’intéressait guère. En effet, il s’agit d’un récit riche et complexe au ton scientifico-religieux qui met en scène des créatures effrayantes et des monstres hideux, et qui s’intègre dans un cadre fantastique, mythologique et historique. Bon, la Mythologie, les Légendes, l’Histoire et le Fantastique, pourquoi pas. Mais le thème de la lutte entre la Science et la Religion, les dissensions entre l’Ordre des médecins et l’Ordre religieux, ça ne m’a jamais beaucoup attirée. Pourtant j’ai fait l’effort de découvrir cette histoire, et comme je pouvais le prévoir, j’ai passé un agréable moment mais n’ai pas été passionnée par cette lecture. Mes souvenirs se dispersent déjà après quelques jours…
Pourtant tous les ingrédients d’une réussite sont présents, je n’ai simplement pas été réceptive. Rythme, tension et mystères restent soutenus tout au long du récit, ainsi le lecteur est dans l’impossibilité de décrocher. Un grand nombre de personnages composent l’histoire et j’ai été très agréablement surprise par l’absence totale de manichéisme. Je n’ai pas pu prendre partie pour un « clan » car ils avaient chacun de bons et de mauvais arguments à défendre, et j’ai trouvé ce point positif vraiment très déroutant et appréciable. Les auteurs sont parvenus à semer le trouble dans l’esprit du lecteur : il s’interroge, il doute, il cherche à comprendre et ne sait pas à qui accorder sa confiance et sa sympathie. Ce trouble est accentué par une ambiance sombre et opaque qui enveloppe le récit d’une aura inquiétante et mystérieuse. Beaucoup de thèmes différents – mais liés – sont abordés et ils donnent une densité et une multiplicité au récit. Mais dans mon cas, il n’ont fait que provoquer une désagréable confusion.
A mon sens, le point le plus fort de cette série est incontestablement son graphisme soigné et très précis qui donne une consistance à l’œuvre. Chaque case est travaillée et habilement colorée, et apporte une crédibilité à l’univers fantastique dessiné par Anthony Jean. L’illustrateur maîtrise les jeux de lumières et utilise efficacement contrastes et clairs-obscurs pour enténébrer le scénario. Je suis restée de longs moments à contempler certaines pages, ce qui a aussi contribué à me couper du récit.
Une série qui plaira donc forcément aux amateurs du genre, mais à ne pas mettre entre les mains de petits néophytes comme moi !
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