« Tsubaki » de Aki Shimazaki est le premier tome d’une pentalogie romanesque « Le Poids des Secrets ». Je l’ai acheté un peu par hasard, pour être honnête. Après Kawabata, je voulais découvrir d’autres auteurs Japonais, je suis donc allée fureter dans le rayon littérature Japonaise de la librairie « Le Square » (je fais de la pub au passage), la quatrième de couverture et la belle simplicité de la couverture me tentaient beaucoup, alors je me suis laissée séduire. Je n’ai pas été déçue et je compte maintenant lire la suite.
Yukiko est une survivante de la bombe atomique tombée sur Nagasaki. Tandis que, de son vivant, elle n’a jamais voulu parler de cet épisode traumatisant à sa famille, elle laisse, à sa mort, une lettre dans laquelle elle dévoile l’existence de son demi-frère, Yukio, qu’elle n’a jamais évoqué jusqu’alors. Dans cette lettre, destinée à sa fille, elle lui demande de le retrouver et de lui remettre une enveloppe mystérieuse… Elle lui révèle également les lourds secrets familiaux de son enfance, qui l’ont privée de son insouciance et de son innocence bien trop tôt. Elle raconte les mensonges et les tourments qui ont peuplé sa vie d’enfant et d’adolescente et qui l’ont poussée à accomplir un acte irréversible, qui a hanté sa vie de femme.
L’écriture d’Aki Shimazaki est simple, fluide et efficace, on est très loin des grandes descriptions poétiques de Kawabata et de la complexité de ses intrigues, néanmoins on est facilement plongé dans l’ambiance du Japon pendant les années de guerre et le récit, captivant, alternant passé et présent, mêle avec finesse Histoire et vie. Ce texte délivre un message d’espoir, car au milieu de la guerre, dans un monde déchiré par les manipulations, l’égoïsme de chacun et de la cruauté de beaucoup, alors que les possibilités de bonheur sont foulées au pied, l’amour et la tendresse parviennent à se faire une place, à s’enraciner durablement dans le cœur de deux adolescents et à leur offrir ainsi un havre de paix au fond de leur « jardin secret ».
Morceau choisi :
« Il portait un gros manteau de son père. Il l’ouvrit pour que je puisse m’y réchauffer. Bien que son geste m’ait étonnée, je m’appuyai contre sa poitrine. La chaleur courait dans mon corps.
Couverte du manteau, je restai immobile. J’entendais le vent souffler dans les feuilles de bambous. La tranquillité et la paix étaient entre nous et autour de nous. Le temps s’arrêtait.
Je voyais des boutons de camélias, bien tenus par les calices. C’étaient les camélias qui fleurissent en hiver. Dans la campagne près de Tokyo, quand il neigeait, je trouvais les fleurs dans le bois de bambous. Le blanc de la neige, le vert des feuilles de bambous et le rouge des camélias. C’était une beauté sereine et solitaire ».
La plume des auteurs japonais (et asiatiques de manière générale) est souvent emprunte de poésie j’ai remarqué. Idem au cinéma d’ailleurs. J’en viendrais presque à penser que c’est culturel ! En tout cas, je ne connaissais ni cet auteur ni ce titre, qui m’a l’air prometteur, je l’ajoute à ma liste !
J’adore la littérature japonaise, et je dois dire que ton avis me donne envie de lire ce roman-ci.